Face à la hausse excessifs des prix de la pomme de terre, qui dépasse les 100 Da/KG, aggravé par le phénomène de la spéculation, le ministère de l’Agriculture a lancé une opération de déstockage des quantités de ce tubercule. Sauf que, la flambée des prix est due à la spéculation et l’absence du contrôle et l’application rigoureuse de la loi contre les spéculateurs.
Les dysfonctionnements déplorés dans le marché de la pomme de terre persistent encore. Les prix de la pomme de terre continuent leur ascension. Le citoyen simple se plaint à chaque saison la flambée des prix de ce produit. Il est souvent escroqué par les intermédiaires qui prennent des marges bénéficiaires excessives. Cette crise de la pomme de terre risque, donc, d’être bien plus longue puisque même le déstockage des quantités importantes de ce tubercule n’arrive pas à fléchir le marché, bien au contraire. La pomme de terre ne descend pas sous la barre de 110 Da, le kilo dans la majorité des marchés dans d’autres marché elle est proposaient à 120 DA. Ce tubercule est, désormais, inaccessible pour les petites bourses. Profitant de l’absence de contrôle, les spéculateurs continuent de gérer à leur guise le marché de la pomme de terre et de saigner les ménages. A noter que la pomme de terre n’est le seul légume qui connaît une hausse, mais, les prix des fruits et légumes ont tous augmentés.
Du coup et afin de lutter contre ce phénomène, le gouvernement a opté pour le déstockage de quantité importante de la pomme de terre, sachant que les déstockages précédents n’ont pas donné de résultats et les prix demeurent toujours excessifs. Une initiative qui n’a rien de nouveau puisqu’elle s’inscrit, faut-il le rappeler, dans le cadre de fameux Syrpalac ou système de régulation des produits de large consommation, avec pour but de préserver les revenus des producteurs de pomme de terre et de stabiliser les prix à la consommation. « Le ministère de l’Agriculture et du développement rural, à travers l’Office national interprofessionnel des Légumes et Viandes (ONILEV), a procédé au déstockage de la pomme de terre stockée dans le cadre du Système de régulation des produits agricoles de large consommation, et ce, dans le cadre de la régulation du marché pendant la période de soudure », a précisé le ministère dans un communiqué. Outre la préservation des revenus des producteurs, ce système a pour objectif de stabiliser l’approvisionnement du marché de ces produits, a-t-il assuré. La première opération s’est effectuée au niveau de la wilaya de Mila et se poursuivra au fur et à mesure pour toucher d’autres wilayas afin d’alimenter les marchés de gros. Concernant la pomme de terre, explique le ministère, l’opération de déstockage est effectuée pendant la période allant de mi-octobre à mi novembre (période de soudure) lorsque la récolte de la pomme de terre fraiche commence à diminuer sur les parcelles, afin d’assurer l’approvisionnement régulier du marché.
La période de soudure, c’est-à-dire que les prochaines récoltes ne sont attendues qu’à partir de la fin-novembre et se poursuivra jusqu’au moi d’avril, est une période favorable aux spéculateurs qui trouvent un terrain libre pour écouler leurs produits à faible quantité, histoire de maintenir la tension sur ce tubercule.
Aussi, pour lutter contre le phénomène de la spéculation et la monopolisation ayant récemment marqué le marché, une commission interministérielle entre le ministère de l’Agriculture et celui du Commerce a été installée mercredi passé. Outre la collaboration continue entre les secteurs sur le terrain, cette commission constituera le cadre idoine et durable pour intervenir et maitriser les prix des produits de base sur le marché à travers la mise en place d’un plan d’action commun, l’échange des informations et l’unification des efforts afin de mettre un terme au phénomène de la spéculation qui érode, en premier lieu, le pouvoir d’achat du citoyen.
De son coté le ministre du commerce, Kamel Rezig a donné des instructions à l’effet d’effectuer des sorties sur le terrain en continu pour signaler les stocks non-déclarés, et ce dans le cadre du suivi des opérations de contrôle des stocks, des chambres froides et des produits monopolisés par certains commerçants spéculateurs. Dans ce cadre, le ministre a fait savoir que des efforts sont en cours, en coordination avec les départements ministériels concernés, pour l’élaboration d’un projet de loi criminalisant le phénomène de la spéculation, conformément aux instructions données par le président de la République lors de la réunion du Conseil des ministres.
Aujourd’hui, au Ministère de l’agriculture, on se contente d’une simple opération de déstockage qu’il n’est pas en mesure de contrôler. Et le ministère du commerce dont le rôle est de contrôler le marché, semble éprouver toutes les difficultés du monde pour réguler les prix et mettre un terme à la spéculation qui porte atteinte directement au pouvoir d’achat des citoyens.
Louisa Ait Ramdane