Tirant la sonnette d’alarme quant à l’augmentation des prix des produits alimentaires et l’érosion du pouvoir d’achat, la Confédération des syndicats algériens a appelé le gouvernement à l’associer aux discussions sur les questions socio-économiques et sur le projet de révision du statut général de la Fonction publique ainsi que l’exercice syndical.
Par Thinhinane Khouchi
Dans une conférence de presse organisée au terme d’une réunion tenue le 28 mars à Alger, la Confédération des syndicats algériens (CSA) a exprimé son «exaspération» face à la hausse importante des prix des produits de large consommation. Cette hausse incontrôlable, constatée depuis des mois et qui s’aggrave à quelques jours du mois sacré, a affecté le pouvoir d’achat des salariés algériens, «ce qui alerte d’une explosion sociale si le gouvernement n’y remédie pas dans les plus brefs délais». Par ailleurs, la Confédération a appelé le gouvernement à l’associer aux discussions sur les questions socio-économiques et sur le projet de révision du statut général de la Fonction publique. La Confédération des syndicats algériens a estimé qu’il est judicieux d’élaborer une nouvelle loi relative à l’exercice syndical, en harmonie avec l’évolution du monde du travail. En effet, la CSA a appelé le gouvernement à «consolider le pouvoir d’achat et à l’améliorer» pour le bien-être des travailleurs et préconisé la création d’un observatoire national du pouvoir d’achat. Les conférenciers sont revenus également sur la loi 14/90 relative aux modalités d’exercice syndical, adoptée dernièrement par les deux chambres du Parlement. Les syndicats ont reproché au gouvernement d’effectuer «quelques changements» afin de se conformer aux recommandations de l’Organisation internationale du travail. Ladite Confédération a estimé que l’exercice du droit syndical implique d’élaborer une loi qui cadre avec les évolutions du monde du travail. S’agissant de la loi 06/03 relative au statut général de la Fonction publique, la CSA estime qu’elle nécessite une révision, mais pas en dehors des syndicats autonomes qu’il faut associer à son élaboration et son enrichissement. «La loi 06/03 a été élaborée sans associer les représentants des travailleurs ou du peuple», regrette la CSA, qui met en garde contre une éventuelle adoption ou révision du statut général de la Fonction publique sans associer les syndicats dans le débat ou son enrichissement, prévient-elle. La CSA saisit également l’occasion pour appeler au rétablissement du droit de départ à la retraite anticipée. «Le départ à la retraite anticipée n’est pas le motif du déficit de la Caisse nationale des retraites (CNR)», estiment les conférenciers, qui préconisent ainsi de rétablir ce droit afin de corriger «une erreur commise par le gouvernement». Enfin, la CSA a exprimé son soutien et sa solidarité avec les syndicats autonomes des wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux qui observent des actions de protestation pour revendiquer la révision de la prime de zone sur le salaire de base actuel au lieu de celui de 1989 et d’unifier la généralisation de la prime d’excellence à tous les travailleurs.
T. K.