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samedi 20 avril 2024

Harcèlement

Depuis des années, Esther Benbassa, femme politique française, représente cette extrême-gauche idéaliste et généreuse, qui, si elle est déconnectée du réel dans lequel vivent la majorité des Français, porte néanmoins des valeurs d’humanisme. Mais voilà que la belle image de la sénatrice EELV a passé des années à se construire vole en éclats à la suite de révélations d’anciens subordonnés. Accusée dans une enquête de harcèlement moral à l’encontre de ses collaborateurs, Benbassa a d’ailleurs été exclue par son groupe au Sénat, a annoncé ce dernier cette semaine. «Après avoir entendu la sénatrice et en conformité avec leur règlement intérieur, les sénateurs ont décidé d’exclure Esther Benbassa du groupe parlementaire à compter du 15 septembre», précise le groupe Écologiste, Solidarité et Territoires, dans un communiqué. «Mme Benbassa n’a pas contredit une partie des témoignages et elle n’a, à ce jour, pas jugé opportun de porter plainte en diffamation contre ces accusations», fait-il valoir pour justifier sa décision. Les sénateurs du groupe «regrettent que la justice ne soit pas saisie pour des faits d’une telle nature» mais «ne remettent pas en cause (les) témoignages et prennent toute la mesure des difficultés que représentent souvent l’engagement de poursuites judiciaires». Ils «réitèrent tout leur soutien à celles et ceux qui ont témoigné d’une grande souffrance au travail», continuent de «travailler sur la prévention du harcèlement moral et sexuel au travail», et mènent «une réflexion plus large sur le sujet avec les élus, les collaborateurs et les syndicats». Esther Benbassa a fait part dans un autre communiqué de son «exclusion» du groupe, dont elle a été la vice-présidente et dont elle s’était mise en retrait depuis début juillet. La sénatrice associe cette décision à un «simulacre de procédure interne» et à une «sommation de répondre aux accusations anonymes relayées par un article de presse». La décision a été prise «sans transmission de pièces à charge ou à décharge, sans audition de témoins ou de victimes présumées, en violation des dispositions du règlement intérieur du groupe et du principe de présomption d’innocence», déplore l’élue de Paris. Esther Benbassa indique s’être rendue devant le groupe le 9 septembre «non pas pour me justifier, puisque je ne suis condamnée de rien, mais pour m’expliquer et réitérer mes excuses pour les maladresses et les erreurs». Dans son enquête, Mediapart rapporte les témoignages de huit anciens collaborateurs et six anciens étudiants que l’élue employait à l’École pratique des hautes études. Tous évoquent un climat de «terreur» instauré par la sénatrice, fait de pressions, de chantage à l’emploi et d’humiliations systématiques, souvent à l’occasion de mails, individuels ou collectifs, et de SMS consultés et retranscrits en partie par Mediapart. Conséquence de cette gestion, le turn-over des collaborateurs a été très important, puisque plus de 18 assistants parlementaires ont été employés en deux mandats, décompte Mediapart. Dans un communiqué de «soutien aux victimes de harcèlement», le syndicat CGT des collaborateurs parlementaires avait souligné que «la profession, du fait de son lien avec la politique et les rapports de pouvoir, est bien souvent trop entachée par ce type de violence». Celle qui fut ainsi la représente durant des années de la générosité promise par l’extrême-gauche, n’est plus qu’un énième exemple d’une personnalité politique qui derrières de faux-semblants doucereux cache une noirceur mauvaise. Reste à voir comment la sénatrice retombera sur ses pieds, elle qui malgré ce scandale conserve l’amitié de nombre de ses partenaires d’extrême-gauche qui pour une fois ne s’offusquent pas du comportement odieux d’un mauvais patron.

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