Tout comme Donald Trump auquel on le compare depuis son arrivée au pouvoir au Brésil en 2018, Jair Bolsonaro a été cette semaine condamné par la justice de son pays. En effet, une cour de São Paulo a confirmé jeudi en appel la condamnation au civil de l’ex-président brésilien Jair Bolsonaro pour ses constantes attaques contre les journalistes durant son mandat (2019-2022). La Cour a confirmé un jugement de juin 2022 par lequel un tribunal avait donné raison au Syndicat des journalistes professionnels de l’État de São Paulo (SJPSP), a indiqué ce dernier sur son site Internet. Le SJPSP poursuivait Jair Bolsonaro pour ses « offenses et agressions répétées » contre les journalistes, constitutives selon lui d’un « harcèlement moral systématique contre l’ensemble de la profession ». La Cour a cependant réduit de moitié les dommages et intérêts auxquels a été condamné l’ancien président, à 50 000 reais (9 250 euros) contre 100 000 reais alloués au SJPSP en première instance. « Cette victoire est un grand pas pour l’ensemble de la profession qui, tout au long du mandat de Jair Bolsonaro, a subi des attaques récurrentes », s’est néanmoins félicité le syndicat. Pendant qu’il était au pouvoir, Jair Bolsonaro a constamment accusé la presse de propager de fausses nouvelles à son encontre afin de lui nuire. À plusieurs reprises, il a attaqué verbalement des médias et des journalistes, en particulier des femmes. Les avocats de Bolsonaro avaient soutenu durant le procès que leur client ne s’en était pas pris à la profession dans son ensemble, mais seulement à des individus en particulier. Il avait déjà été au cœur des critiques lorsque lors de la passation de pouvoir en janvier dernier plusieurs milliers de manifestants n’acceptant pas la défaite de Jair Bolsonaro à l’élection présidentielle envahissent des institutions sur la place des Trois Pouvoirs à Brasilia, dont le Congrès national, le palais présidentiel du Planalto et le tribunal suprême fédéral. Des actes de vandalisme et de destruction sont alors commis au sein des bâtiments. La police militaire ne parvient à reprendre le contrôle de la situation qu’après plusieurs heures, rappelant l’incident survenu au Capitole à Washington impliquant les partisans de Donald Trump. Reste à voir si comme ce dernier l’ex-président brésilien tentera de récupérer le pouvoir en 2026 et surtout si ces supporters lui resteront fidèles d’ici là. Car tout comme Donald Trump a vu une fraction de ses partisans le déserter pour rejoindre le camp de Ron DeSantis, les électeurs de Bolsonaro pourrait également se trouver un nouveau candidat, moins polarisant et plus mature pour espérer une victoire de leur camp en 2026.