Les veillées du mois de ramadhan au Théâtre national algérien attirent un public nombreux cette année. Entre amis ou en famille, de nombreuses personnes viennent assister au programme artistique élaboré spécialement pour le mois sacré.
Par Abla S.
La soirée de vendredi a été marquée par la présentation de la nouvelle comédie musicale de l’Association culturelle «Ahl El fen». Intitulée «Haraz Andalouziria», cette œuvre, puisée du patrimoine culturel algérien, est réalisée par le metteur en scène Chakir Bourahla. Il
s’agit d’une œuvre qui met en valeur l’héritage ancestral de notre pays dans toutes ses dimensions. En effet, la musique, le théâtre et la danse sont la locomotive pour mettre en scène une histoire fantastique puisée du qcid d’El Harraz, chanté par de grands interprètes du chaabi à l’image d’El Hachemi Guerouabi ou Amar Ezzahi.
Sur scène, «Haraz Andalouziria» raconte l’histoire de «Laachik», jeune amoureux de Aouicha, sa bien-aimée, séquestrée par El Harraz, venu du Hidjaz, en laissant son amoureux noyé dans son chagrin. En désespoir de cause, Laachik multiplie des tentatives, sous des déguisements successifs, pour libérer et retrouver Aouicha, retenue contre son gré au palais, hautement surveillé.
Servi par une pléiade de comédiens, musiciens et danseurs, ce spectacle de quatre-vingt minutes commence par une introduction musicale d’«El Harraz», reprise par un orchestre composé de jeunes musiciens de l’association, avant que Hani Bourahla, dans le rôle du conteur, Laachik, Aouicha et d’autres personnages, fassent leur entrée.
Avec des tableaux musicaux et passages de danse sur des rythmes alliant chaabi et andalou, l’histoire du jeune Laachik et le ravisseur de sa bien-aimée gagne en intensité avec des séquences ponctuées de représentation théâtrale, de danse et de musique. Puisant dans le registre musical algérien, le spectacle a revisité de célèbres pièces de chaabi et de l’andalou, notamment «Ah ya belaredj» et «Sal aala zine».
La scénographie, signée Sarah Herhad, s’appuie sur un décor sobre et statique fait
d’éléments suggérant un espace architectural inspiré des maisons de La Casbah d’Alger. En plus des costumes portés par les comédiens, le conteur et les danseurs, l’espace «algérois» a été également illustré, en arrière-scène, par des gestes et mouvements des habitants de la cité, associés à cette histoire.
Le public présent a chaleureusement applaudi cette prestation qui a qualifiée d’«un voyage artistique de haut niveau» par un passionné de théâtre.
Produite par l’association «Ahl El Fen», sous la direction artistique de Nesrine Bourahla, en collaboration avec la Direction de la jeunesse et des sports de la wilaya d’Alger, «Haraz Andalouziria» est la première expérience de cette association, créée en 2016.
A. S.