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samedi 1 avril 2023

Hadjadj/Mostaganem : De saisissants témoignages du 17 octobre 1961

L’Association de préservation de la mémoire de la commune de Hadjadj, à l’est du chef-lieu Mostaganem, a organisé à la maison de la culture, ce samedi 16 octobre, une rencontre dont la thématique a été la commémoration de «La bataille de Paris».

Par Lotfi Abdelmadjid
Abderrahmane Mostefa, cinéaste, a participé à cette rencontré, apportant un documentaire poignant sur les évènements du 17 octobre 1961 à Paris. Le cinéaste a focalisé surtout sur l’importance de la préservation de la mémoire par ce type de rencontre. A cet évènement furent invités 3 anciens émigrés ayant participé à la manifestation du soir du 17 octobre 1961à Paris. Une manifestation organisée sous le mot d’ordre du F L N pour revendiquer la liberté de l’Algérie. Dans une salle archicomble, des jeunes et des moins jeunes sont venus répondre à l’appel de l’Association pour justement marquer l’évènement. Marquer surtout une dramatique page de l’histoire de la guerre de Libération de l’Algérie. Abdelkader Gueraaoui dit «El Abbès», aujourd’hui âgé de 92 ans, chef de section de toute la région parisienne, Abdelkader Kaabouche, membre du groupe de choc à Epineux, Hadj Mohamed Lounadi, chef de secteur à Choisy-le-Roi, tous militants du FLN. Ces braves sont aujourd’hui présents à Hadjadj pour raconter ce qu’ils ont enduré lors de ce tragique évènement. Tous les trois s’accordent à dire qu’ls avaient répondu à l’appel du devoir national. Ils savaient, néanmoins, qu’ils allaient braver l’interdit, soit le couvre feu de ce soir-là. Un soir sous une pluie battante, dira le premier, un soir où les hommes en grande majorité se sont dirigés vers les lieux du rendez- vous pour manifester un droit légitime. 11 000 manifestants, enchaînera l’autre, une manifestation dans laquelle la police parisienne a fusillé, noyé et massacré à coups de crosse des Algériens désarmés. Ce soir-là, poursuivra le troisième, 9 500 dont beaucoup de blessés furent détenus, parqués dans le palais des sports dans des conditions infrahumaines. Un soir, interviendra l’autre, où la rumeur sur le dramatique scénario de la Seine accroissait la crainte de ne plus retourner chez soi, mais le sens du devoir occultait la peur. Malgré les représailles, des «vive l’Algérie» résonnaient dans le palais des sports comme le début d’une victoire, la victoire de la liberté. Les conséquences de la manifestation étaient terriblement cruelles. Des blessés non soignés, des expulsés en masse, des emprisonnés et surtout des disparus. Ce grand mouvement de protestation, dira un de ces anciens militants, s’est soldé par la mort de 347 Algériens, même si la version officielle de l’époque au lendemain des affrontements parlait de deux morts. Après cela, la stratégie de Maurice Papon était d’éradiquer le mouvement par des reprsailles sous forme d’accrus harcèlements aux domiciles de ceux qui avaient répondu à l’appel du FLN. Mais, poursuivra le dernier, le tragique évènement qui a retenu les Algériens détenus dans des camps a soulevé chez les épouses un engagement d’aller manifester pour revendiquer la libération des époux. Pas moins de 900 femmes et 550 enfants ont participé à l’évènement comme réponse à la farouche répression. A Hadjadj, cet après-midi là, on a marqué l’histoire par une rencontre qui va permettre de consolider la mémoire d’un peuple qui s’est sacrifié pour sa liberté.
L. A.

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