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jeudi 1 juin 2023

Guerre en Ukraine :Zelensky se rétracte sur l’intégration à l’Otan

Volodymyr Zelensky multiplie les signaux d’ouverture en direction de la Russie. «Il faut reconnaître que l’Ukraine ne pourra pas adhérer à l’Otan», a déclaré le président ukrainien, alors que ce dossier est l’un des principaux motifs avancés par la Russie pour l’invasion de son pays, en guerre depuis le 24 février.

Par Meriem Benchaouia

«Nous avons entendu pendant des années que les portes étaient ouvertes, mais nous avons aussi entendu que nous ne pourrions pas adhérer. C’est la vérité et il faut le reconnaître», a déclaré Zelensky pendant une visioconférence avec des dirigeants des pays de la Joint Expeditionary Force, une coalition militaire menée par la Grande-Bretagne. «Je suis content que notre peuple commence à le comprendre et à ne compter que sur ses forces», a-t-il ajouté.
Le président ukrainien a toutefois regretté que l’Otan, «qui semble hypnotisée par l’agression russe», refuse de créer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, une demande répétée de Kyiv ces derniers jours.
«On entend des arguments selon lesquels la Troisième Guerre mondiale pourrait commencer si l’Otan ferme son ciel pour les avions russes. C’est pour cela que la zone humanitaire aérienne n’a pas été créée au-dessus de l’Ukraine et c’est pour cela que les Russes peuvent bombarder les villes et tuer des gens, faire sauter des hôpitaux et des écoles», a-t-il lancé.
Et de souligner que la zone d’exclusion aurait permis d’interdire à tout avion russe de survoler son pays, sous peine d’être détruit par l’aviation de l’Otan. «Aujourd’hui, la direction de l’Alliance a donné le feu vert à la poursuite des bombardements sur des villes et villages ukrainiens, en refusant d’instaurer une zone d’exclusion aérienne», avait-il notamment affirmé dans une vidéo publiée le 4 mars par la Présidence ukrainienne. Mais pour l’Otan, l’instauration d’une telle zone équivaudrait à une déclaration de guerre.

Devant le congrès américain, Zelensky réclame à nouveau une zone d’exclusion aérienne
Lors d’une prise de parole devant le Congrès américain, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a une nouvelle fois appelé les États-Unis à se tenir à côté de son pays et demandé au président américain, Joe Biden, d’«être le leader du monde, c’est être le leader de la paix». Alors, afin de mettre fin à cette situation dramatique, Volodymyr Zelensky a une nouvelle fois réclamé une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine. Après avoir cité le célèbre «J’ai fait un rêve» de Martin Luther King, il a lancé par visioconférence : «J’ai une nécessité, la nécessité de protéger notre ciel. J’ai besoin de votre décision, de votre aide». «Est-ce trop demander de créer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, pour sauver des gens ? Est-ce trop demander une zone d’exclusion aérienne humanitaire ?», a-t-il ajouté, avant de faire projeter devant les élus américains une vidéo de son pays sous les bombes. Le président ukrainien a fait plusieurs parallèles entre la situation actuelle ukrainienne et l’histoire américaine. «Grâce à votre histoire, vous pouvez comprendre ce qui se passe en Ukraine, nous avons besoin de vous aujourd’hui, rappelez-vous de Pearl Harbor, de ce que vous avez ressenti, rappelez-vous du 11 septembre 2001, lorsque des personnes innocentes ont été attaquées alors que personne ne s’y attendait», a-t-il dit, assurant que «notre pays vit la même chose tous les jours depuis trois semaines». «Cette terreur, l’Europe ne l’a pas vécue depuis 80 ans», a-t-il martelé.

La Russie exige un «statut neutre» pour l’Ukraine qui refuse
Des négociations entre la Russie et l’Ukraine sont en cours depuis lundi. Selon le Kremlin, un statut de neutralité pour l’Ukraine est au cœur de ces pourparlers. Mais l’Ukraine a rejeté le concept d’une neutralité à la suédoise ou à l’autrichienne avancé par Moscou, disant vouloir que sa sécurité face à la Russie soit garantie par des puissances étrangères. Selon l’un des négociateurs ukrainiens, Mykhaïlo Podoliak, le statut «ukrainien» qu’il défend apporte des «garanties de sécurité absolues à son pays», car les signataires s’engageraient à intervenir du côté de l’Ukraine en cas d’agression, ce qui ne serait pas le cas du statut «suédois ou autrichien» voulu par la Russie. «Cela signifie que les signataires des garanties ne restent pas à l’écart en cas d’attaque contre l’Ukraine comme c’est le cas aujourd’hui, mais qu’ils prendront une part active au conflit aux côtés de l’Ukraine et lui fourniront immédiatement les armes nécessaires».
M. B.

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