Les négociateurs russes et ukrainiens n’ont pas encore rédigé de projet d’accord de paix qui permette d’envisager des réunions au sommet, notamment entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelenski, a déclaré, hier, le principal négociateur russe, alors que la guerre en Ukraine est entrée dans son 39e jour. Vladimir Medinski a précisé sur l’application Telegram que la position de Moscou sur le statut de la Crimée, annexée en 2014, et du Donbass, où le Kremlin a reconnu l’indépendance des républiques séparatistes de Donetsk et Louhansk, était inchangée et que les négociations avec Kiev reprendront aujourd’hui. Le négociateur en chef russe a fait l’éloge d’une position «plus réaliste» de Kiev, prêt, sous conditions, à accepter un statut neutre du pays réclamé par Moscou. «La partie ukrainienne a adopté une approche plus réaliste des questions liées au statut neutre et dénucléarisé de l’Ukraine», a écrit M. Medinski sur la messagerie Telegram, tout en précisant qu’un projet d’accord approprié n’était pas encore prêt à être soumis aux présidents des deux pays. Le négociateur en chef ukrainien, David Arakhamia, a affirmé samedi que Moscou avait accepté «oralement» toutes les positions ukrainiennes, «sauf en ce qui concerne la question de la Crimée». «J’ai une objection à faire. En réalité (…), tous ces accords obtenus à Istanbul ne sont rien d’autre que ce que la Russie réclame depuis 2014», a réagi M. Medinski, précisant qu’il s’agissait notamment du statut neutre et dénucléarisé de l’Ukraine et du non-déploiement de bases militaires étrangères sur son territoire. Si David Arakhamia «qualifie tout cela de position ukrainienne, laissons-le faire cela», a ajouté Vladimir Medinski. Si M. Arakhamia a laissé entendre samedi que les discussions visant à mettre fin aux hostilités avaient considérablement avancé, M. Medinski a assuré ne «pas partager cet optimisme». «Les experts diplomatiques et militaires ukrainiens ont beaucoup de retard pour confirmer même les accords déjà obtenus au niveau politique», a-t-il affirmé. Moscou doit répondre à une série de propositions ukrainiennes en vue d’un accord. Kiev propose la neutralité de l’Ukraine et de renoncer à adhérer à l’Otan, à condition que sa sécurité soit garantie par d’autres pays face à la Russie. Elle propose aussi des négociations pour résoudre le statut du Donbass et de la Crimée. Ces propositions, qualifiées de premier progrès par M. Medinski en début de semaine, ont été faites lors de pourparlers en face-à-face à Istanbul. Les pourparlers entre la Russie et l’Ukraine ont repris par visioconférence vendredi, un nouveau round étant prévu pour aujourd’hui, selon M. Medinski.
Les USA accusés de financer des laboratoires d’armes biologiques autour de la Russie
Moscou dispose d’informations selon lesquelles une série de laboratoires ont été établis autour de la Russie, afin de développer des armes biologiques, a annoncé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
«Dans le cadre d’un programme financé par le Pentagone, un réseau de laboratoires biologiques a été créé autour de la Russie et du Bélarus, travaillant non seulement sur des agents pathogènes, des microbes et des virus extrêmement dangereux, mais également sur des projets visant à concevoir de nouveaux types d’armes biologiques», a-t-il déclaré dans un entretien avec la chaîne de télévision Belarus-24. «Les Américains tentent de détourner l’attention de la question des laboratoires biologiques, mais les faits sont les faits. Ce dossier concerne la Russie ainsi que de nombreux autres pays», a-t-il poursuivi.
Au cours de l’«opération militaire spéciale» menée par la Russie en Ukraine, les activités biologiques dangereuses des Etats-Unis sur le territoire ukrainien ont été révélées, selon Irina Yarovaya, vice-présidente de la Douma d’Etat, chambre basse du Parlement russe. Les députés russes ont formé une commission pour enquêter sur les laboratoires biologiques contrôlés par les Etats-Unis en Ukraine.
L’initiative de la Chine définit les priorités pour résoudre la question humanitaire
Le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Peter Maurer, a évalué de manière positive l’initiative en six points proposée par la Chine sur la situation humanitaire en Ukraine, car elle a mis en évidence «les principales priorités des acteurs humanitaires».
Les positions du CICR et de la Chine présentent de «nombreuses similitudes», a confié M. Maurer, cité par l’agence Chine nouvelle, lors d’une récente interview à Moscou, après sa visite en Ukraine et en Russie.
L’initiative chinoise en six points préconise de veiller à ce que les opérations humanitaires respectent les principes de neutralité et d’impartialité, d’accorder toute l’attention nécessaire aux personnes déplacées à l’intérieur et à l’extérieur de l’Ukraine, de garantir la protection des civils, d’assurer la sécurité et le bon déroulement des activités d’aide humanitaire, de garantir la sécurité des ressortissants étrangers en Ukraine et de soutenir le rôle de coordination des Nations unies dans l’acheminement de l’aide humanitaire, ainsi que le travail du coordonnateur des Nations unies pour la crise en Ukraine.
Meriem Benchaouia