Près d’une semaine après le début de la guerre en Ukraine, la Russie est prête à reprendre les pourparlers, a annoncé, hier, le porte-parole du Kremlin. «Aujourd’hui, vers le début de la soirée, notre délégation sera sur place, nous allons attendre les négociateurs ukrainiens», a affirmé Dimitri Peskov à la presse.
Dimitri Peskov dit «espérer» que ces derniers viennent aux négociations, sans en préciser le lieu. Le chef de la délégation russe, Vladimir Medinski, a indiqué précédemment que cette nouvelle rencontre aurait lieu «bientôt» à la frontière polono-bélarusse. Un premier round de pourparlers a eu lieu lundi à la frontière ukraino-bélarusse, dans la région de Gomel. Les négociateurs des deux parties s’étaient ensuite retirés pour «consultations» dans leur capitale respective, tout en envisageant un deuxième round. Mardi, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a indiqué que son pays «n’a pas eu le résultat qu’il aimerait avoir» à l’issue du premier round de discussion.
L’armée russe affirme avoir conquis la ville de Kherson
L’armée russe a affirmé, hier, s’être emparée de la ville portuaire ukrainienne de Kherson, située au sud du pays, près de la péninsule de Crimée, après des combats acharnés ces dernières heures. «Des unités de l’armée russe ont pris le contrôle total de la capitale régionale de Kherson», a affirmé le porte-parole des forces armées russes, Igor Konachenkov. Quelques minutes plus tôt, le maire ukrainien de la ville, Igor Kolykhaïev, avait indiqué que la localité était toujours sous contrôle ukrainien. «Nous sommes encore l’Ukraine. Nous résistons toujours», a-t-il indiqué sur son compte Facebook. «Aujourd’hui, je vais essayer de trouver des solutions pour rassembler les morts, pour rétablir l’électricité, le gaz, l’eau et le chauffage dans les endroits où cela a été coupé. Mais je vous préviens : réussir à faire cela aujourd’hui, ce serait accomplir un miracle», a-t-il poursuivi. La ville et sa périphérie ont subi ces dernières heures d’intenses bombardements. La région de Kherson, frontalière de la Crimée, avait été attaquée dès le début de l’invasion russe, le 24 février à l’aube. L’armée russe s’est déjà emparée d’un autre port-clé de l’Ukraine, celui de Berdiansk, et attaque actuellement celui de Marioupoul.
La Russie veut «effacer» l’Ukraine et son histoire, Selon Zelensky
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé hier Moscou de chercher à «effacer» l’Ukraine et son histoire, appelant les Juifs «à ne pas rester silencieux», après des frappes russes près de Babi Yar, site d’un massacre nazi. «Ils ont l’ordre d’effacer notre histoire, d’effacer notre pays, de nous effacer tous», a-t-il lancé dans une vidéo, exhortant les pays du monde entier à ne pas rester neutres. Le président ukrainien, qui est lui-même juif, a appelé «les Juifs du monde à se faire entendre» du fait de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, au lendemain d’un bombardement russe ayant visé la tour de télévision à Kiev, mitoyenne du site du massacre nazi de Babi Yar où près de 34 000 juifs avaient été massacrés en deux jours par les nazis en 1941. «Il est important que des millions de Juifs à travers le monde ne restent pas silencieux», a-t-il dit, «le nazisme est né dans le silence. Criez que des civils sont tués. Criez que des Ukrainiens sont assassinés».
RT et Sputnik interdits dans l’Union européenne
Nouvelle série de sanctions pour la Russie. Lors d’une conférence de presse, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a interdit la diffusion des médias d’Etat russes RT et Sputnik (et leurs filiales) en Europe. «Nous développons des outils pour interdire leur désinformation toxique et nuisible en Europe», a indiqué la présidente. La présidente et directrice d’info de RT France a immédiatement réagi : «La décision de bannir notre chaîne, dans laquelle travaillent 176 salariés, dont plus de 100 journalistes, est une violation de l’Etat de droit et va à l’encontre des principes mêmes de la liberté d’expression. Rien ne peut justifier cette censure». Le site de RT France a également publié un article sur cette annonce.
Meriem Benchaouia