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dimanche 11 juin 2023

Groupuscule

Si les débordements violents de collectifs d’extrême-gauche ne sont que récemment rapprochés à la famille politique dont ils découlent, du côté de la droite, tout fait de violence, aussi infime soit-il, commis par des mouvements d’ultradroite est immédiatement accolé au Rassemblement National. Souhaitant se distancer depuis plusieurs années déjà de ses groupuscules, le RN, par la voix de son président, Jordan Bardella, assure que les partisans des mouvements d’ultradroite sont «des ennemis de sa famille politique». Bardella a une nouvelle fois été amené à réagir, hier, aux manifestations et défilés nationalistes observés ces dernières semaines dans plusieurs villes de France. L’occasion, pour le président du Rassemblement National, de se dire «pour la dissolution de tous les groupuscules, d’ultragauche et d’ultradroite». «Ce sont des gens qui sont des ennemis de notre famille politique», a-t-il assuré. Évoquant notamment le Gud, ce syndicat étudiant d’ultradroite, l’eurodéputé a dénoncé des «mouvements s’étant construits depuis vingt ans contre le FN et contre le RN». «Cette mouvance radicale, elle conteste le fonctionnement de la démocratie, elle conteste le fonctionnement de la République française et elle conteste même la légitimité de Marine Le Pen», a-t-il encore insisté. Jordan Bardella a néanmoins tenu à mettre l’accent sur la «violence de l’ultra gauche», présente «en très grande majorité». «Je note qu’avec l’ultra gauche, la gauche Nupes et parlementaire fait preuve d’une mansuétude», a-t-il relevé. Le bras droit de Marine Le Pen a également été sommé de préciser les liens de certaines figures controversées avec le RN. À commencer par Axel Loustau, présent lors d’un défilé d’ultradroite et autrefois prestataire du RN. «Axel Loustau a une société d’impression d’imprimerie, de tracts, d’affiche. La dernière fois qu’il a eu un contrat avec le RN, c’était en 2017», a balayé Jordan Bardella. Quant à Frédéric Châtillon, qui a exprimé son soutien à ce rassemblement sans pour autant y participer : «Il n’a pas de contrat avec le RN, il est actionnaire minoritaire de l’un des prestataires de services du RN». Et de conclure, après de longues explications : «Il n’y a pas de relation politique avec Frédéric Châtillon et Axel Loustau». Une prise de position claire qui tranche avec le refus de l’extrême-gauche de condamner les groupuscules de sa famille politique qui sévissent, entre autres, durant les manifestations et qui causent d’énormes dégâts matériels bien souvent sur des biens privés. La France Insoumise, et la Nupes en générale, plutôt que de condamner ces agissements trouvent au contraire souvent le moyen de justifier ces violences. Ainsi, depuis l’arrivée massive de députés RN au Parlement, beaucoup soulignent la bonne tenue des élus de la droite nationaliste, alors que la Nupes ne fait que recourir à l’invective et au chahut. Un véritable malaise s’est d’ailleurs installé dans la classe politique française où il devient de plus en plus difficile de ne pas constater que le parti contre lequel l’on est sommé depuis des décennies de former un «barrage républicain» semble chaque jour se comporter de meilleure manière que la coalition, composée notamment du Parti socialiste, un parti qui a régné sur la France durant près de vingt-cinq ans lors de la Ve République.

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