On arrive au terme du mois de novembre et la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière n’est toujours pas lancée. Pis, c’est silence radio. Ni les pharmaciens, ni les personnels des établissements publics de santé, ni même le ministère de la Santé ne se sont prononcés sur les raisons de ce retard.
Le vaccin contre la grippe saisonnière demeure introuvable au niveau des différentes pharmacies du pays et des établissements publics de santé. Les citoyens s’impatientent et réclament le lancement de la campagne de vaccination contre la grippe. En effet, chaque hiver, la grippe saisonnière affecte des milliers de personnes en Algérie, et le moyen le plus efficace de se prémunir de ses complications demeure la vaccination. Seulement le mois de novembre arrive à sa fin et aucune information claire n’a été avancée par le ministère de la Santé, mis à part l’importation, en octobre dernier, de plus de 2 millions de doses de vaccin antigrippal. Aucune date du lancement de cette campagne n’a été fixée. Questionné sur la disponibilité du vaccin, les différents pharmaciens qu’on a visités nous ont dit que «ce n’est pas l’ordre du jour. Pour le moment, on ne nous a rien dit». Au niveau du centre de santé de Ain Benian où nous nous sommes rendus pour confirmer la non-disponibilité du vaccin antigrippal, nous avons croisé des personnes âgées venues demander, elles aussi, si la campagne était lancée. Pour Mouloud, un retraité qui a l’habitude de se faire vacciner, «le mois de novembre tire à sa fin et le vaccin n’est toujours pas disponible. C’est du n’import quoi. C’est pire que l’année dernière. Ils nous ont oubliés peut-être !». Notre interlocuteur nous a confié : «J’espère que lorsqu’ils lanceront leur campagne de vaccination, le vaccin sera disponible et à des prix abordables et remboursable, ce qui n’était pas le cas l’année dernière».
En effet, l’année dernière, le prix du vaccin avait doublé chez les pharmaciens. Proposé à 700 DA avant 2020, le vaccin s’est écoulé l’année dernière à plus de 1 400 DA et même 1 500 DA chez certains pharmaciens.
Les citoyens avaient aussi du mal à se faire rembourser leur vaccin. Contacté à multiple reprises pour demander des explications sur le retard que connaît
l’opération de vaccination contre la grippe saisonnière, le ministère de la Santé, notamment la directrice de la Prévention et de la lutte contre les maladies transmissibles, était aux abonnés absents.
Enfin, il est à noter que la seule information qui a été donnée à ce sujet date du 10 novembre dernier. Le directeur de la Prévention et de la Promotion de la santé au ministère de la Santé, Djamel Fourar, avait alors indiqué l’acquisition en octobre de «plus de 2 millions de doses de vaccin antigrippal», annonçant le lancement de la campagne de vaccination 20 jours après réception du produit par l’Institut Pasteur d’Algérie. Pour rappel, chaque année cette campagne est lancée au début du mois d’octobre. Des établissements publics de santé sont alors chargés de vacciner la population gratuitement. Souvent, ces établissements sont pris d’assaut vu la popularité de ce vaccin et son efficacité. Les officines sont aussi concernées par cette campagne de vaccination. En effet, les citoyens peuvent se faire vacciner gratuitement chez les pharmaciens mais doivent acheter le vaccin.
Thinhinene Khouchi