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samedi 10 juin 2023

Grippe aviaire : les éleveurs appelés à ne plus cacher les cas / Le plafonnement des prix du poulet sera «difficile»

«80 % des éleveurs de poulet ne sont pas accrédités et travaillent au noir et sans assurance. Ils ont donc peur de déclarer le nombre de poulets décédés de la grippe aviaire», a indiqué, hier, El Hadi Tabhirt, secrétaire national du Conseil national interprofessionnel de la filière avicole (CNIFA), les appelant les éleveurs«à signaler les décès enregistrés».

Par Thinhinane Khouchi

S’exprimant, hier, sur les ondes de la Radio nationale, le secrétaire national du Conseil national interprofessionnel de la filière avicole (CNIFA) a réagi aux déclarations du ministre de l’Agriculture concernant le plafonnement du prix du poulet. Il a indiqué, à ce propos, que «le prix du poulet pour le consommateur est de l’ordre de 420 DA le kilogramme (le coût d’un kilogramme de poulet pour l’éleveur est de l’ordre de 240 et 250 DA/ kg), celui d’un plateau d’œufs (30 œufs) pour l’éleveur est de 420 DA, pour le consommateur il est à 500 DA». Il a souligné que contrairement aux déclarations du ministre, «il est difficile de plafonner les prix des œufs et du poulet au vu des données du marché liées aux changements quotidiens des prix des aliments pour la volaille et au manque de certains aliments comme le soja, maïs…». Et d’ajouter : «D’ailleurs, aujourd’hui le soja manque sur le marché et ne se trouve qu’à Oran, et l’agriculteur ne peut l’acquérir qu’au bout d’une semaine ou dix jours au prix de 13 000 DA», a expliqué Tabhirt lors de son passage sur les ondes de Radio Sétif. «Si on ajoute à cela les maladies et la hausse des prix des poussins, on a tous les facteurs qui poussent les éleveurs de volaille à changer de métier», a-t-il souligné. Concernant la maladie, l’invité de la radio est revenu sur la propagation de la grippe aviaire, indiquant que «les symptômes de la grippe aviaire sont représentés par la léthargie, la fièvre et l’abstinence alimentaire», ajoutant qu’«il n’y a pas de statistiques précises concernant le nombre de poulets morts de la grippe aviaire, mais la situation est inquiétante. Par exemple : deux éleveurs de la wilaya de Médéa ont perdu soixante mille poulets à cause de la grippe». A cette occasion, le secrétaire national du Conseil national interprofessionnel de la filière avicole a appelé les éleveurs «à signaler les décès enregistrés, et à ne pas se déplacer, tout en ne vendant pas de poulets aux éleveurs qui ont enregistré des décès afin d’éviter la propagation de la grippe, en plus de désinfections des camions transportant des poulets, des œufs et des aliments pour poulet». Il a indiqué que «le fait de ne pas signaler les décès, nous effraie et nous inquiète, car ce comportement conduit à la propagation de la maladie». «Cacher les cas de décès de poulets est très dangereux, et de tels cas existent parce que la plupart des éleveurs de poulets (80 % d’entre eux) ne sont pas accrédités et travaillent au noir et sans assurance. Ils ont donc peur de faire une déclaration du nombre de décès», a alerté El Hadi Tabhirt. Par ailleurs, l’intervenant sur les ondes de la Radio nationale a indiqué que «vingt millions de doses de vaccin contre la grippe aviaire suffiraient à contenir la situation», soulignant la nécessité d’accélérer le rythme de la vaccination avant la propagation du virus. Enfin, revenant sur le plafonnement des prix du poulet, le secrétaire national du (CNIFA) a annoncé l’organisation, demain jeudi 1er décembre, d’une réunion avec le ministère de l’Agriculture et du Développement rural sur le sujet.
T. K.

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