Ce n’est pas un secret que les gouvernements des pays vainqueurs de la Coupe du monde profitent politiquement de la victoire de leur équipe nationale, leur accordant souvent une pause dans les protestations sociales. Les présidents bénéficient aussi souvent d’un important gain de popularité qui les aides souvent à faire passer des réformes difficiles. Ce fut déjà le cas pour la France durant l’été 2018 et l’Élysée espérait certainement en cette fin d’année un petit coup de pouce lui permettant d’adoucir la difficile négociation sur la réforme des retraites. Malheureusement pour Emmanuel Macron, aussi un sincère fan de football, les Bleus ont été éliminés lors de la finale de la compétition par l’Argentine, sacrée championne du monde. Une victoire qui passe mal en France où les blagues de potaches des joueurs argentins sont considérées comme des quasi incidents diplomatiques par le gouvernement français. La ministre des Sports a ainsi dénoncé hier l’attitude de certains Argentins vis-à-vis de la France après la finale du Mondial. Quelques heures après l’annonce d’une lettre envoyée par Noël Le Graët, le président de la Fédération française de football, à son homologue argentin pour se plaindre des « excès » des champions du monde au cours de leurs célébrations, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra est elle aussi montée au créneau. La ministre a dénoncé le comportement de certains Sud-Américains lors des festivités à Buenos Aires. « Je trouve ça pitoyable. Autant notre équipe de France a su perdre avec panache, autant la manière dont cette équipe argentine a agi à la suite de cette victoire n’est pas digne du match qu’on a vu. Ce sont clairement des propos déplacés », a expliqué la membre du gouvernement qui avait déjà relevé des « attaques racistes » dans le camp des supporters argentins au stade. « C’est juste vulgaire, déplacé et vraiment pas à la hauteur », a ajouté Amélie Oudéa-Castéra qualifiant l’Albiceleste de « gagnants inélégants ». L’attitude d’Emiliano Martinez, le gardien de l’équipe d’Argentine a aussi été évoquée par la ministre, jugeant le joueur « pathétique ». Enfin, l’ancienne directrice générale de la Fédération française de tennis s’est ralliée aux côtés de Noël Le Graët qui a porté plainte contre les auteurs d’insultes racistes. « On est droit dans nos bottes. Il y a des moqueries déplacées et des actes racistes inacceptables. Je suis contente que Le Graët ait porté plainte et prenne cette démarche avec son homologue », a-t-elle jugé. Mais si les incidents racistes, et il y en a eu quelques-uns du côté des supporters argentins présents au Qatar, doivent être examinés, jouer aujourd’hui à la police du bon et du mauvais gout des joueurs argentins n’est pas le rôle d’une ministre de la république. Par ailleurs, il ne faut pas oublier qu’après les quelques mois d’ivresse ayant suivi la victoire de la Coupe du monde à l’été 2018, la France s’était tout de même réveillée à l’automne suivant avec une gueule de bois carabinée portant le nom du mouvement des « gilets jaunes ».