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mardi 16 avril 2024

Ghardaïa: Les m’naguer font leur apparition sur les étals

Les premières dattes précoces de la saison connues sous l’appellation de m’naguer ont fait une timide apparition sur les étals de quelques marchands de fruits et légumes de Ghardaïa en ce début du mois de juillet, a-t-on constaté.

Par Hacine H.

Fraîchement cueillie dans les palmeraies de la région du Tidikelt (In Salah, In Ghar et Aoulef), cette variété de dattes précoces appelée m’naguer est proposée dans la capitale du M’Zab à des prix oscillant entre 700 et 800 DA le kilogramme, selon le goût et le calibre du fruit.
Parfumée et légèrement mielleuse aux reflets mordorés à moitié mûre et moitié âpre encore jaunâtre, charnues avec plissement, cette datte précoce est récoltée de manière traditionnelle par grappillage, une méthode qui consiste à ne cueillir du régime que les dattes arrivées à maturation, a expliqué Bachir Hanichi, un commerçant de fruits et légumes à Ghardaïa.
La qualité gustative de ces dattes de la région du Tidikelt et sa précocité par rapport à la production d’autres régions ont rendu cette variété de datte très populaire et fortement appréciée par la population du Sud, souligne Hanichi, avant d’ajouter que pour cette année, la production a été altérée par l’excès des chaleurs et les tempêtes de sable enregistrées ces derniers jours ainsi que par l’infestation du boufaroua.
Dans les palmeraies vieillissantes du Tidikelt, les phœniciculteurs ne cachent pas leur inquiétude suite à l’infestation des régimes de dattes par les vers de boufaroua et l’espoir d’une bonne cueillette de M’naguer s’amenuise avec la persistance d’un climat sec et caniculaire, a-t-il fait remarquer.
Les répercussions du Boufaroua et du climat chaud sont négatives spécialement pour la qualité et la quantité de la datte cueillie, a-t-il indiqué, relevant l’absence d’une main-d’œuvre (grimpeur de palmier) en cette période d’été.
«Il est urgent de réfléchir à des mesures de lutte et de traitement contre le boufaroua, en tenant compte des spécificités climatiques de chaque région du Sud pour atténuer la baisse attendue des rendements de la datte précoce m’naguer qui a une valeur commerciale très importante pour les agriculteurs de la région», a indiqué, de son côté, à l’APS, B. Mouloud, ingénieur agronome spécialisé dans les cultures oasiennes.

Encourager le rajeunissement des palmeraies
Pour valoriser cette variété de dattes précoces, il est impératif de la labelliser et lui frayer un chemin sur le marché national et permettre aux agriculteurs de la région d’In Salah un revenu conséquent, estime l’agronome.
«Il faut encourager le rajeunissement des palmeraies et l’amélioration des variétés de dattes adaptées au climat de la région, et procéder à des soins phytosanitaires des palmiers bien avant les autres régions, en plus d’encourager les jeunes au travail de la terre», a-t-il préconisé.
C’est les membres de la famille, aidés par les voisins, dans le cadre de la touisa (travail en groupe), qui grappillent avec soin et précaution les dattes matures, tôt le matin ou en fin d’après-midi, pour échapper aux grandes chaleurs de la journée, a-t-il expliqué.
Le m’naguer, cette datte précoce très prisée, a la particularité de ne pas se conserver longtemps et se gâte rapidement. Elle doit être consommée au plus tard trois jours après sa cueillette, indique-t-on.
Cette variété de dattes du Tidikelt est acheminée vers la région de Ghardaïa sur commande par petites quantités, a soutenu un commerçant occasionnel de dattes.
L’apparition sur le marché de ce fruit attire en général des foules de consommateurs et de curieux et constitue la meilleure offrande que l’on fait à une personne très chère en cette période estivale dans la région de Ghardaia.
Proposée à la vente dans des barquettes en carton ou en plastique biodégradable, les consommateurs se précipitent pour acheter une petite quantité en guise de «fell», augure d’une saison faste et «sucrée», dit-on.
H. H.

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