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vendredi 19 avril 2024

Gestion de l’eau: Nécessité de créer un conseil national de la sécurité hydrique et alimentaire

«Le phénomène de raréfaction de l’eau induit par les changements climatiques aura un impact très inquiétant plutôt sur l’agriculture que sur l’alimentation en eau potable des populations. L’agriculture étant le plus gros consommateur d’eau, c’est à ce niveau là que nous serons appelés à revoir tout notre mode de consommation et stratégie de gestion de l’eau», a estimé le Docteur Ahmed Kettab, expert en ressources hydriques.

Par Thinhinane Khouchi

Les canicules et les feux de forêt vont devenir plus fréquents, plus intenses et plus longs sous l’effet du changement climatique. Afin de faire face à cette réalité, Ahmed Kettab, expert en ressources hydriques, a indiqué, hier, sur les ondes de la Radio nationale que «l’on ne pourra pas faire face aux effets des changements climatiques qui induisent, nous le voyons tous les ans, des feux de forêt et des inondations spectaculaires un peu partout dans le monde». «La stratégie serait plutôt de s’y adapter en revoyant totalement notre mode de consommation et d’exploitation des ressources». Pour ce qui est de la ressource hydrique, l’invité de la Chaîne 3 s’est montré moins soucieux de l’alimentation en eau potable que du secteur de l’Agriculture, d’où l’enjeu de la sécurité alimentaire qui plane sur la planète. A ce propos, il a préconisé, entre autres, le développement et la sélection d’espèces moins consommatrices d’eau, l’adoption de modes d’irrigation plus économes tels que le goutte-à-goutte localisé par un système électronique.  Autre proposition avancée par docteur Kettab, la création d’un conseil national placé sous l’autorité du président de la République et chargé de la sécurité hydrique et alimentaire, qui sera soutenu par des études prospectives. «Pourquoi est-il impératif de créer ce conseil ? Je tiens à vous dire que l’eau concerne le ministère des Ressources en eau mais aussi ceux de l’Agriculture, de la Santé, de l’Environnement, du Tourisme et un certain nombre de secteurs, donc il faut le créer pour mieux le contrôler», a précisé l’expert en ressources hydriques. Insistant, Kettab a ajouté que «la réflexion sur la ressource hydrique doit impliquer des experts en la matière nationaux et internationaux. Il est donc plus que nécessaire de créer un conseil national de la sécurité hydrique pour apporter des solutions à cette stratégie d’eau, à l’horizon 2030-2050». Par ailleurs, concernant la mobilisation des eaux superficielles, l’invité de la radio a rappelé que «nous avons 80 barrages et prochainement 85 qui vont contenir 10 milliards de m3. Malheureusement, ils n’arrivent même pas à se remplir au tiers», a-t-il souligné. Ceci est dû au fait qu’en plus des faibles précipitations, l’évaporation de l’eau sous l’effet des hautes températures y est pour beaucoup. Enfin, il est à noter que  l’expert a indiqué qu’afin de sensibiliser les citoyens à revoir tout notre mode de consommation et stratégie de gestion de l’eau, «la sensibilisation par les imams peut donner des résultats importants».
T. K.

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