«500 affaires liées à la cybercriminalité ont été traitées depuis le début de l’année en cours, soit en 45 jours seulement», a indiqué, hier, le commandant Farid Deramchia, spécialiste de la cybercriminalité au Commandement de la Gendarmerie nationale, signalant «une augmentation constante de ces affaires en Algérie».
Par Thinhinane Khouchi
Intimidation, chantage, harcèlement, détournement de mineurs ou encore usurpation d’identité, sont autant de crimes commis sur la Toile. La cybercriminalité revêt de nombreux visages et ne cesse de s’amplifier. Elle tend, ces derniers temps, à devenir un véritable fléau social. S’exprimant, hier, sur les ondes de la Radio nationale sur ce sujet, le commandant Deramchia Farid a indiqué que «la gendarmerie a traité 500 affaires liées à la cybercriminalité depuis le début de l’année 2023». À ce propos, Deramchia a signalé une augmentation constante dans le nombre d’affaires liées à la cybercriminalité. «La cybercriminalité est en constante augmentation. Ce type de crime est passé de 2 838 affaires en 2021 à 4 600 affaires en 2022 et 500 affaires depuis le début de l’année en cours». L’intervenant a précisé que «ces affaires de cybercriminalité comprennent le chantage, les menaces, la diffamation, l’atteinte aux libertés individuelles et à la vie privée par le biais des réseaux sociaux», ajoutant qu’elles comprennent également les délits de diffusion d’informations fausses et trompeuses, le piratage, la diffamation, le harcèlement électronique et la fraude. Deramchia a indiqué qu’ «entre 65 et 75 % des cas traités concernent la vie privée des personnes». «Des enfants sont aussi victimes de cybercriminels. Il est donc nécessaire pour les parents de contrôler ce que font leurs enfants sur les réseaux sociaux», a indiqué Deramchia, ajoutant que «200 affaires de cybercriminalité visant des enfants ont été traitées en 2021, et 193 affaires en 2022». L’invité de la Chaîne 1 a évoqué «les efforts pour sensibiliser les citoyens afin d’encourager les citoyens à signaler et porter plainte». Le commandant a par ailleurs noté que depuis l’an 2000, la Gendarmerie nationale a été modernisée et le Département de lutte contre la cybercriminalité a été créé, en plus de la formation d’enquêteurs des technologies de l’information et de la communication et l’utilisation de représentations judiciaires à l’échelle internationale pour arrêter les auteurs de ces crimes, et ce, après la promulgation de nombreuses lois soutenant la lutte contre la cybercriminalité. Deramchia a poursuivi que la Gendarmerie nationale parie sur la proactivité et la vigilance, en plus de l’enquête, et a également appelé les citoyens à utiliser rationnellement toutes les applications électroniques et à installer des systèmes de protection. L’intervenant a expliqué que le commandement de la Gendarmerie nationale a déjà mis en place un site internet pour la réception des préplaintes et renseignements des citoyens à travers les 58 wilayas. «Tout citoyen algérien a le droit de porter plainte sur Internet, quel que soit le lieu de sa résidence, comme il peut dénoncer des criminels là où ils sont en activité». Enfin, l’invité de la Chaîne 1 a annoncé l’organisation d’«une campagne de sensibilisation en 2023 sur les achats électroniques, après l’activation de la loi sur le commerce électronique».
T. K.