L’Algérie cessera d’alimenter le Maroc en gaz à partir du 1er novembre prochain, a rapporté l’agence Reuters, citant des sources gouvernementales et au sein de Sonatrach. Ainsi, le gazoduc Maghreb-Europe (GME) ne sera plus fonctionnel, puisque l’Algérie a décidé d’approvisionner l’Espagne via le gazoduc Medgaz qui ne passe pas par le Maroc. Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, avait déjà affirmé que l’Algérie honorera ses engagements contractuels relatifs à l’approvisionnement de ses partenaires européens en gaz naturel. «Les approvisionnements en gaz algérien acheminés vers l’Europe se font conformément aux engagements contractuels qui seront honorés dans les délais impartis», avait déclaré M. Arkab au Forum de la Radio nationale, ajoutant que «l’Algérie est connue sur les marchés internationaux pour le respect de ses engagements et comme étant un partenaire sûr». L’Algérie approvisionne l’Espagne par 8 mds M3, un volume qui sera revu à la hausse après l’expansion du gazoduc «Medgaz» pour arriver à 10,6 mds M3 en décembre prochain, avait précisé le ministre de l’Energie. De son côté, l’expert international en énergie Francis Perrin a indiqué que l’Algérie, via le Groupe Sonatrach, est en mesure de fournir, en cas de besoin, des volumes supplémentaires de gaz à l’Espagne sous forme de GNL transporté par voie maritime, sans avoir recours au gazoduc Maghreb-Europe (GME). Dans un entretien accordé au journal «Liberté» dans son édition d’hier, l’expert a estimé que l’Algérie peut fournir à l’Espagne des volumes supplémentaires en gaz, notamment à travers les trois complexes de liquéfaction d’Arzew ainsi que le complexe de Skikda. De plus, il a cité la disponibilité du gazoduc Medgaz qui relie directement l’Algérie à l’Espagne au niveau duquel des travaux d’expansion doivent s’achever à la fin novembre pour faire passer sa capacité de 8 milliards m3/an à 10,5 milliards m3/an. Interrogé sur l’impact éventuel du non renouvellement du contrat portant sur le gazoduc Maghreb-Europe (GME), qui expire à la fin du mois en cours, l’expert international a déclaré que le Maroc perdra les volumes de gaz qu’il achète à l’Algérie et les volumes de gaz auxquels il a droit du fait du transit du gaz algérien sur son territoire. De son côté, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait affirmé, lors d’une rencontre périodique avec les médias nationaux, que l’Algérie n’approvisionnera plus l’Espagne en gaz naturel via le gazoduc transitant par le Maroc. «Nous avons convenu avec les amis espagnols de les approvisionner en gaz naturel via le gazoduc Medgaz », avait précisé M. Tebboune. «En cas d’éventuelles pannes, l’approvisionnement se fera à bord de navires algériens», a-t-il ajouté. Concernant la poursuite du pompage du gaz algérien au Maroc via l’ancien gazoduc, M. Tebboune a indiqué qu’«aucune décision n’a encore été prise à cet effet», soulignant que l’Algérie continuera à pomper le gaz via ce gazoduc jusqu’à la fin du contrat en vigueur, prévue pour le 31 octobre.
Aomar Fekrache