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vendredi 29 mars 2024

Gaulliste

L’élection présidentielle française se tiendra dans moins de six mois et jusqu’à présent la gauche est incapable de produire un candidat qui suscite l’enthousiasme. Pire, tous les candidats de gauche et extrême-gauche réunis peinent à enregistrer dans les différents sondages plus de 26 % d’intentions de vote. Mais plutôt que d’améliorer leurs angles de campagne et pourquoi pas leurs programmes, qui de toute évidence ne séduisent pas le public, les candidats de gauche préfèrent attaquer leurs adversaires. Après Fabien Roussel qui déclarait dimanche sur Radio J vouloir déposer une résolution à l’Assemblée nationale pour s’opposer à la candidature d’Éric Zemmour, c’est au tour d’Arnaud Montebourg de hausser le ton vis-à-vis de l’essayiste. Sur LCI, le ministre de l’Économie de François Hollande s’en est vivement pris au polémiste. «Monsieur Zemmour est un personnage extrêmement dangereux. D’abord, il crache sur la Résistance, il réhabilite la milice, et il a même l’intention, paraît-il, d’aller déclarer sa candidature tout près de la tombe du général de Gaulle», a déclaré le chantre du «made in France». Pour lui, il est «scandaleux qu’on fasse une sorte de nouveau héros d’une personnalité politique qui réhabilite Pétain, qui a été condamné pour collaboration avec l’ennemi, indignité nationale, confiscation de ses biens, condamné à mort». Et il estime que si Éric Zemmour a déjà été condamné par la justice, il pourrait l’être de nouveau. «La justice ne se prononce que sur un propos, à chaque fois qu’il est réitéré, ça s’appelle la récidive, et tout cela, ça mène où ? À l’inéligibilité», évalue-t-il. Arnaud Montebourg s’en est également pris au gouvernement qui est selon lui «complice de cette situation». «Monsieur Macron a reçu Éric Zemmour, l’a complimenté pour sa vision, comprenant même son point de vue», accuse-t-il. Et d’ajouter : «Pourquoi n’est-il pas poursuivi ? Le garde des Sceaux, que fait-il de ses journées quand il est place Vendôme, avec ses boutons de manchettes ? Il pourrait peut-être signer un jour une demande de poursuite au parquet contre des propos qui sont aujourd’hui des infractions pénales». D’après lui, le gouvernement «a besoin» du polémiste : «C’est une garantie d’assurance-vie de la réélection de Monsieur Macron», tance-t-il. L’ancien ministre de François Hollande a également lancé un «appel» aux gaullistes, communistes, socialistes, radicaux, démocrates-chrétiens et «tous ceux qui ont en héritage la France libre». Si Éric Zemmour «venait à Colombey-les-deux-Églises au moment d’annoncer son éventuelle candidature (…), tous ceux qui ont dans leur génétique l’histoire de la France libre devraient aller faire un mur du silence pour faire taire Monsieur Zemmour devant la tombe du général de Gaulle», adjure Arnaud Montebourg. Et de conclure : «S’il le faut j’irai avec tous les Gaullistes. Comme avait dit André Malraux : ‘’Tout le monde a été, est ou sera Gaulliste’’. Peut-être que c’est mon tour». Les déclaration de l’ex-ministre ressemblent ainsi à celles de beaucoup de personnalités politiques de gauche ces derniers jours, qui faute, semble-t-il, de pouvoir présenter un projet sérieux aux Français, préfèrent utiliser leurs temps d’antenne et leurs meetings à critiquer encore et toujours Éric Zemmour, qui lui dans le même temps continue d’étoffer son programme. Que ce soit Montebourg, Mélenchon ou Roussel, leurs incapacités à répondre aux véritables attentes des électeurs est ce qui leur fait certainement le plus défaut. Les Français de tous bords attendant d’un candidat qu’il présente une vision pour leur pays et non pas qu’il passe son temps à critiquer ses adversaires comme un enfant dans une cour d’école.

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