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jeudi 28 mars 2024

Fusion

Alors que Les Républicains français sont toujours sans candidats crédibles pour la prochaine élection présidentielle qui se tiendra dans moins d’un an, les élections régionales qui se tiendront les 20 et 27 juin les occupent aujourd’hui. Mais à moins de deux mois du scrutin, La République En Marche (LREM) sème le trouble à droite et divise. En effet, le Premier ministre Jean Castex a officialisé la fusion des listes LREM et LR pour la région Paca avec comme candidat l’actuel président de la région, Renaud Muselier. La liste LREM menée par la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées se retire donc. «Cette union va bien au-delà d’accords d’appareils, c’est un exemple de la recomposition politique», affirme le Chef du gouvernement, tandis que l’Élysée se réjouit d’une alliance qui «montre que le dépassement politique continue». «Le président Muselier, que je connais bien, a employé une formule : ‘’On s’honore à se dépasser’’. Je l’ai notée, je m’y retrouve parfaitement. C’est l’enjeu du moment. Le pays est en crise, la majorité présidentielle agit, doit s’élargir et doit savoir fédérer». Mais quelques heures après l’annonce, le patron des Républicains Christian Jacob déclare que le président sortant LR de la région Paca, Renaud Muselier, «ne pourra pas bénéficier de l’investiture LR» après le retrait, à son profit, de la liste LREM pour les régionales de juin. «Le premier tour doit être celui de la clarté et de la fidélité à ses convictions, ses engagements et ses alliés naturels», a affirmé dans un communiqué Christian Jacob, en dénonçant «des petites manœuvres électorales en Paca». Xavier Bertrand, candidat dans les Hauts-de-France et à la présidentielle, estime de son côté que «l’accord Macron-Muselier est un terrible aveu d’échec pour Emmanuel Macron». «Quelle honte, s’emporte-t-il. Renaud Muselier fait une terrible erreur. Seul, il peut gagner, avec En marche, il ne gagnera pas. Cet accord est irresponsable, car il fait du RN le seul opposant. Il nous amènera au déshonneur et à la défaite. LR n’a pas vocation a être les supplétifs d’En marche !» Et l’affaire n’a pas échappé au Rassemblement National, dont le vice-président, Jordan Bardella, appelle les «militants, élus et sympathisants LR à ne pas laisser Emmanuel Macron présider leur commission d’investiture». Selon Le Journal du dimanche, cette alliance est un projet de longue date, en préparation depuis plusieurs mois à l’initiative de Christian Estrosi et Hubert Falco, maires de Nice et de Toulon, inquiets de voir passer la région sous pavillon RN. Le 27 avril, le président sortant de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, a appelé à un vaste rassemblement autour de sa candidature, estimant «de bon sens» que la majorité présidentielle lui apporte son soutien. Jean Castex affirme, par ailleurs, que de tels partenariats pourront avoir lieu dans d’autres régions, qu’il n’y a «aucun obstacle de principe». Quant à l’avenir de ces liens politiques à l’horizon 2022, Jean Castex tempère : «C’est un accord pour des élections régionales, il est prématuré de parler d’autres échéances». Il semblerait ainsi que Les Républicains risquent surtout de se déchirer entre deux camps, les centristes qui pourraient être attirés par LREM et ceux qui veulent une politique droitière et qui pourraient alors pencher pour le RN. Que restera-t-il alors des Républicains en tant que mouvement et subiront-ils le sort du Parti socialiste en 2017, ou réussiront-ils d’ici avril 2022 à redresser la barre et à présenter une ligne politique claire et solide qui séduira non seulement leurs adhérents, mais surtout les sympathisants de droite dont le vote est loin désormais de leur être acquis.

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