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jeudi 28 mars 2024

Fusible

Lors de son premier quinquennat, Emmanuel Macron avait réussi à éteindre le feu des mobilisations contre la réforme des retraites en utilisant le début de la crise sanitaire du Covid-19 pour mettre un terme à l’étude du projet de loi controversé. À l’époque, il semblait apparent que la crise sanitaire était une «opportunité» pour le gouvernement de mettre sous le tapis, sans perdre la face, cette réforme qui avait suscité des mois de manifestations massives. À l’occasion de son deuxième mandat, Emmanuel Macron a tenu à ressortir son projet de loi du chapeau, assurant que cette fois-ci rien ne pourrait entraver sa mise en place. Toutefois, le président français semble avoir déchanté et même agacé ces dernières semaines, face à la gestion de ses ministres de cette réforme. C’est en tout cas ce qui ressort d’un article publié par «Le Point» il y a quelques jours. Les journalistes du magazine ont en effet assuré que le président de la République aurait tenu des propos très durs envers Elisabeth Borne. «Pour Macron, dans ce genre de moments, c’est toujours la faute des autres», a notamment souligné un ancien conseiller. Face aux nombreuses manifestations, Emmanuel Macron aurait confié, en privé, avoir l’impression de s’être trompé dans le choix de sa Première ministre. «Vous n’avez pas voulu de Catherine Vautrin, vous m’avez vendu Élisabeth Borne comme la perle rare, et voilà où on en est !», aurait-il fait savoir à sa garde rapprochée, en huis clos. Une sortie qui va totalement à l’encontre des déclarations qu’il a faites sur le plateau de TF1 et de France 2 dans le journal télévisé du 13 heures. Il avait assuré qu’il accordait sa confiance en sa Première ministre «pour conduire cette équipe gouvernementale». Selon un proche du mari de Brigitte Macron, il regrettait d’avoir confié une telle réforme que celle des retraites à Elisabeth Borne. Des critiques qui ressemblent à celles formulées à l’encontre d’Édouard Philippe, son Premier ministre durant les trois premières années de son mandat, qui fut, lui, accusé d’avoir mal géré la crise sanitaire. Il semblerait surtout que Macron a toujours besoin d’un fusible facile à faire sauter et sur lequel il peut décharger ses responsabilités. Surtout que la mobilisation sociale est loin d’être finie et qu’au contraire ces derniers jours l’action contre le gouvernement s’est durcie, entraînant de nombreux dommages de biens publics.

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