Le gouvernement français a promis avant-hier d’arrêter de soutenir financièrement les projets pétroliers en 2025 et gaziers en 2035, des échéances trop tardives pour les ONG environnementales qui mettent en garde contre une accélération du réchauffement climatique.
Selon un rapport présenté au Parlement, le gouvernement propose également d’interdire dès le 1er janvier 2021 les garanties pour les crédits à l’exportation finançant des projets liés aux «pétroles extra lourds, schistes et sables bitumineux», ainsi qu’aux «centrales thermiques dégradant le mix électrique du pays récipiendaire». L’arrêt du soutien public aux projets d’exploration et d’exploitation pétrolière à partir de 2025 pourrait coûter jusqu’à 1 800 emplois, selon le rapport. Pour le gaz, l’impact social serait le plus important «avec environ 3 000 emplois perdus». «C’est la première fois qu’un pays exportateur présente une stratégie pour ses exportations de lutte contre le réchauffement climatique», a affirmé, lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire. Il a rappelé l’ambition du plan de relance : que la France devienne «la première grande économie décarbonée européenne». Le ministre a souligné que l’objectif était d’«arriver à concilier lutte contre le réchauffement climatique et accélération de la transformation de l’économie française». Les ONG, Les Amis de la Terre et Oxfam, n’ont pas été convaincues et dénoncent dans un communiqué des mesures «anecdotiques» qui «ne forcent pas les industriels français actifs dans le secteur des hydrocarbures à changer de modèle économique». Selon elles, Bruno Le Maire et les députés de la majorité «n’ont rien compris à l’urgence climatique. Repousser la frontière des énergies fossiles jusqu’à 2035, c’est préparer un monde à +4 degrés, voire +5 degrés de réchauffement climatique», assure Cécile Marchand, chargée de campagne climat aux Amis de la Terre France. «C’est beaucoup trop tard pour respecter l’accord de Paris» qui vise à contenir le réchauffement à 1,5 degré, a tweeté de son côté Greenpeace.
Imène N./Agences