L’activité du secteur aéronautique français a dégringolé de 28 % en 2020, sous l’effet du choc provoqué par la pandémie de Covid-19, mais l’emploi dans cette filière a résisté, se repliant de 4 %, a affirmé, hier, l’organisation professionnelle du secteur.
Par Salem K.
Le chiffre d’affaires cumulé de ces 400 sociétés, qui vont de la PME au géant Airbus, s’est établi à 50,9 milliards d’euros en 2020 contre 74,3 milliards l’année précédente, soit une baisse de 28 % à périmètre constant, a détaillé Eric Trappier, président du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) lors d’une visioconférence de presse.
Les activités de défense, avec 16,5 milliards d’euros (-3 %), ont mieux résisté que le civil (34,4 milliards, -36 %), marqué par les baisses de cadences des avionneurs à la suite de l’effondrement du trafic aérien et des perspectives de lente reprise.
Les exportations – qui permettent de dégager le principal solde excédentaire de la balance commerciale française – ont représenté les deux tiers de l’activité mais accusent une baisse de 30 %, à 33,6 milliards d’euros.
Les prises de commandes se sont elles effondrées de 53 %, à 28,2 milliards d’euros.
Le secteur spatial, avec lequel la France représente près de la moitié de l’activité du secteur en Europe, a lui aussi accusé une baisse de son activité de 25 %, à 3,2 milliards d’euros.
Malgré ce choc historique, «la filière a tenu», s’est félicité M. Trappier, évoquant le «soutien exemplaire et sans faille de l’Etat».
Le nombre d’emplois perdus s’est limité à 8 000 en 2020, soit une baisse de 4 % des effectifs de la filière, qui représentait 194 000 salariés fin 2020.
Eric Trappier avait au début de 2021 évalué à 60 000 le nombre d’«emplois menacés sur 2020-2021».
Les entreprises ont été diversement touchées, les grands groupes réduisant leurs effectifs de 2,7 %, les entreprises de taille intermédiaire (ETI) de 7 % et les PME de 12 %. Les plus touchées ont été les petites sociétés très spécialisées sur certains programmes ou qui ont pâti de la ré-internalisation d’activités par les donneurs d’ordres.
S. K.