Le public algérois a chaleureusement applaudi, lundi soir à Alger, le spectacle du grand artiste Abdelkader Chaou. Il s’agit d’une prestation de haut niveau, animée lors de la clôture de la onzième édition du Festival national de la chanson chaâbi, organisé depuis mercredi dernier à la salle Ibn-Zeydoun de l’Office Riadh El Feth (Oref).
Par Abla Selles
Cette édition qui a mis en valeur l’œuvre singulière et le parcours atypique du grand maître de la chansonnette chaâbi, Mahboub Safar Bati (1919-2000), a été marquée par une grande présence des mordus de la musique et chanson chaâbi.
Devant un public nombreux, l’artiste s’est délecté sur les airs de plusieurs cheikhs de la nouvelle scène de ce genre populaire.
Dirigés d’une main de maître par le maestro Djamel Taâlbi, une quinzaine de musiciens virtuoses, dont Nacer Hini au piano, Krimou Bouaziz au tar et l’unique femme de l’orchestre, Saliha Ould Moussa au luth, a soutenu les chanteurs Tarek Difli de Constantine, Mohamed Yacine Lounici de Ain Defla, Hakim El Ankis, Kamel Aziz et le grand cheikh Abdelkader Chaou d’Alger, qui ont enchanté l’assistance à travers des prestations pleines, généreusement rendues dans des atmosphères conviviales et festives.
Dans une ambiance de grands soirs, et après l’interprétation en prélude musical de «Oh Yan’tiya», les chanteurs à la mandole ont rendu, entre autres pièces, «Loghzal Z’hiro», «Djohra», «Khed’ha ou chafet’ha hamra», «T’chawrou aâliya yamine halfou», «Oh yan’tiya» et «Ahliya».Trois beaux textes poétiques, «Kelmet el Istiqlelel», «Adjini b’lehnana» et «Lem’raya», lus par leur auteur, Kamel Cherchar, avec un ton chaleureux et une diction de conteur, ont été très appréciés et fortement applaudis par l’assistance.
Dansant et reprenant les refrains ponctués par des youyous et des applaudissements, le public a également pu se délecter sur les airs des pièces «Welfi Meriem» (du poète et musicien Kaddour Ben achour Zerhouni / 1850-1938), «Er’biâe inouwwar», «Rahet larwah», «Wallah man’sitek ya lilet el bareh», «Qalbi ma yahmel dak dak» et d’autres encore.
Grand moment de la soirée, lorsque le 11e Festival culturel national de la chanson chaâbi a rendu hommage, sous des salves d’applaudissements et des youyous nourris, au grand banjoïste Sid Ali Zeghdoud, un artiste discret au charisme professionnel pourtant imposant, qui a passé 43 ans d’une carrière prolifique à soutenir toutes les grandes figures qu’a connues le genre chaâbi depuis deux générations.
Reprenant en chœur plusieurs refrains des plus connus du genre chaâbi, notamment ceux écrits et composés par le regretté artiste mis à l’honneur, l’assistance a savouré tous les moments de la cérémonie de clôture de cette 11e édition, dans l’allégresse et la volupté.
Auparavant, le public a assisté à la projection d’un document filmé d’une quinzaine de minutes, retraçant la vie et l’œuvre du regretté maître de la chansonnette chaâbie, Mahboub Safar Bati, conçu et réalisé par le commissaire de cette 11e édition, Abdelkader Bendamache, qui n’a pas caché son «bonheur» d’entendre tous les praticiens et connaisseurs du genre chaâbi, invités au festival et présents à la cérémonie de clôture, parler de «réussite de l’événement».
A. S.