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vendredi 31 mars 2023

Festival de danse contemporaine d’Alger: «Bow’t trail Retrospek», un dialogue entre présent et passé

La troisième soirée de la onzième édition du Festival international de danse contemporaine a été marquée par un spectacle de haute facture de la chorégraphe canadienne Rhodnie Désir et des prestations de compagnies algériennes provenant de plusieurs wilayas.

Par Abla S.

Intitulée «Bow’t t ail Retrospek», ce spectacle est une occasion pour apprécier le talent de cette artiste de renommée. Un public, relativement nombreux, a chaleureusement applaudi la performance de la danseuse et chorégraphe Rhodnie Désir. «Bow’t trail Retrospek» est une œuvre qui s’ancre dans la migration et le déplacement forcé des populations à travers un dialogue entre le présent et le passé, basée sur des témoignages récoltés dans plusieurs pays d’Afrique et d’Amériques.
D’une durée de 35 minutes, cette œuvre est le fruit de plusieurs années de recherches sur les origines et l’ancestralité plurielle, à travers un voyage parcourant plusieurs pays du continent africain, Haïti, le Brésil, le Canada et le Mexique.
Puisant dans toutes les cultures et les rythmiques africaines déployées par les peuples, «Bow’t trail Rétrospek» ressuscite la traite des esclaves et la douleur de l’exil forcé des populations africaines, à travers une écriture chorégraphique enrichie par des images documentaires et une création musicale «live».
Accompagnée sur scène par les musiciens Jahsun, spécialiste de la polyrythmique et le beatmaker Engone Endong, Rhodnie Désir est soutenue dans sa performance corporelle par des rythmiques transcendantes avec des sonorités rock, appuyées de projections d’images et des sons aux dimensions plurielles.
«La conception lumière, dominée par la couleur bleue, très présente, fait référence à des lieux et espaces mythiques et permet de transcender», explique l’artiste. Faisant référence aux tambours, l’artiste a utilisé des boîtes en bois, une démarche créative pour «multiplier le corps», a-t-elle expliqué.Pour sa part, la troupe de danse contemporaine de la Maison de la culture de Tizi-Ouzou a présenté sa création intitulée «Résurrection», un spectacle de trois tableaux exécuté par huit danseurs. L’idée du spectacle se base sur le regard souvent «négatif» et méprisant d’une société hostile à la création et à l’artiste. «Résurrection» porte sur scène l’histoire d’un danseur «anxieux», qui se réveille sur le lit d’un hôpital psychiatrique. Ne supportant plus le mépris, le danseur tente de se libérer de l’emprise de sa société et se bat pour pratiquer son art et s’affirmer ainsi en tant que tel.
La troupe «KBS» de Ain Defla a présenté, quant à elle, son spectacle «J’ai perdu ma gravité», une danse corporelle «expressive» conçue par le danseur Hadj-Ahmed Yahia Zakaria. Sa création, dit-il, se base sur l’introspection, loin de la danse rythmique qui, elle, sert plus l’interprétation. «Osmose», autre spectacle présenté lors de cette soirée, met en scène en dix minutes les performances individuelles et collectives de six danseuses formées par la chorégraphe Nouara Idami, directrice de la coopérative artistique éponyme. La chorégraphe et danseuse Samar Bendaoud a présenté «Journal intime», extrait d’une création montée par sa compagnie éponyme, exécutée par trois danseuses. Le spectacle raconte, par le mouvement, le monologue interne des danseuses. «Journal intime  n’interprète pas, mais raconte et véhicule un vécu, un ressenti», résume Samar Bendaoud. A. S.

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