Lors de sa campagne pour l’élection présidentielle de 2008, Barack Obama, candidat démocrate, avait promis s’il était élu de fermer la prison de Guantanamo, contre laquelle il n’avait alors pas de mots assez sévères. Pourtant, malgré ses deux mandats passé à la Maison-Blanche, la prison américaine est toujours ouverte et abrite toujours des dizaines de prisonniers. Aujourd’hui, le nouveau président américain Joe Biden souhaite à son tour fermer l’emblématique prison avant la fin de son mandat. Le démocrate reprend ainsi une promesse de campagne de Barack Obama, que ce dernier n’a jamais pu tenir, faute d’un compromis avec le Congrès. Interrogée lors d’une conférence de presse sur une fermeture possible de la prison de Guantanamo pendant le mandat de Joe Biden, la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a déclaré : «C’est certainement notre objectif et notre intention». «Nous avons donc entamé un processus avec le Conseil de la sécurité nationale (…) pour travailler avec les différentes agences fédérales et évaluer la situation actuelle (…), que nous avons héritée du gouvernement précédent», a-t-elle ajouté. La prison militaire accueille des détenus liés à la «guerre contre le terrorisme» dont le Pakistanais Khaled Cheikh Mohammed, le cerveau autoproclamé des attentats du 11 septembre 2001. Elle abrite encore une quarantaine de détenus, dont 26 sont considérés comme trop dangereux pour être libérés, mais les procédures légales s’éternisent en raison de la complexité de leurs dossiers. L’armée américaine, sous la présidence de George W. Bush, avait construit rapidement ce centre de détention sur une base navale appartenant aux États-Unis, à la pointe Est de l’île de Cuba. Cette enclave de 117 km² (dont seulement 49 km² de terre ferme) avait été cédée par Cuba aux États-Unis en 1903, pour remercier son puissant voisin de son aide dans la guerre contre les Espagnols. Les vingt premiers détenus y sont arrivés le 11 janvier 2002, quelques semaines après les attentats du 11 septembre 2001. Au plus fort de son activité, au plus fort de la «guerre contre le terrorisme» lancée par George W. Bush, 780 personnes étaient détenues à Guantanamo pour leurs liens présumés avec Al-Qaïda et les talibans. Des centaines de détenus ont depuis été libérés ou transférés vers leur pays natal ou des pays tiers. Reste à voir toutefois si comme Obama, Biden fait aujourd’hui des annonces non suivies d’effets ou si plus de vingt ans après son ouverture il réussira à la fermer définitivement, tournant ainsi une page de l’histoire récente américaine.