Contrairement aux assurances du ministère du Commerce et au taux de suivi du dispositif de permanence avancé, les commerçants n’ont pas dérogé à la règle. Le constat d’une capitale fermée durant les deux jours de l’Aïd a été le même, cette année, dans les différents quartiers.
Par Thinhinane Khouchi
Au grand désarroi des citoyens, la plupart des vendeurs sont restés fermés durant les deux jours de fête de l’Aïd El Fitr. Pas suffisamment de boulangeries ni de vendeurs de fruits et légumes et encore moins de restaurants.
A l’image de la capitale, les commerçants des différentes wilayas du pays ont décidé de garder le rideau fermé, ce qui à déplu aux citoyens. A Alger, les commerçants qui ont l’habitude de ne pas assurer l’approvisionnement de leurs clients en produits de base durant les jours de fête n’ont pas dérogé à la règle cette année. En effet, lors d’une tournée à travers des quartiers et rues d’Alger, dont Bab El Oued, Hassiba Benbouali, Mohamed Belouizdad et El Madania, on a constaté que quelques épiceries seulement étaient ouvertes durant l’Aïd. Le rideau de la plupart des boulangeries était fermé, hormis de rares commerces qui ont préféré vendre de la pâtisserie. Des parents accompagnés de leurs enfants, rencontrés à proximité de la plage El Kettani, ont exprimé leur mécontentement de voir les locaux commerciaux fermés. La quête d’une simple bouteille d’eau est quasiment une mission impossible, s’exclame un citoyen. «Normalement c’est une journée de fête, les gens aiment sortir aller au restaurant, acheter des produits de base. Les commerçants doivent en profiter, mais ce n’est pas le cas», nous dira Malek, un père de famille rencontré à Alger-Centre. «Les commerçants de mon quartier sont presque tous fermés durant les deux jours de l’Aïd», nous dira Salim, résidant à Alger-Centre. Et d’assurer que même «les boulangers sont fermés ! J’ai voulu faire des pâtes, mais là aussi l’épicier de mon quartier est resté fermé». Il est à noter que la Direction du commerce avait pris des mesures pour réussir le dispositif des permanences, critiqué en raison de ses défaillances durant les derniers Aïd El Fitr. Selon un représentant de la Direction du commerce et de la promotion des exportations d’Alger, Layachi Dahar, pas moins de 3 690 commerçants, sur un total de 6 536 activant dans la capitale (soit 57 %) ainsi que 480 boulangers sur 651 inscrits (74 %) devaient être mobilisés durant les deux jours de l’Aïd El Fitr afin d’assurer aux Algérois un approvisionnement régulier en produits alimentaires et autres. Malheureusement le constat est tout autre, à l’image du taux de respect du dispositif de permanence. En effet, si les citoyens assurent que les rideaux sont restés fermés durant les jours de l’Aïd, le ministère du Commerce avance, comme d’habitude, un «taux de suivi très important» dans les différentes wilayas du pays. En effet, dans un communiqué du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations il est indiqué que «le dispositif de permanence des commerçants a été respecté à 99.93 % lors du premier jour de l’Aïd El Fitr sur tout le territoire national». «Au niveau d’Alger, le dispositif de permanence a été respecté à 100 %, Sétif (99.98 %), Annaba (99.95 %), Batna (99.83 %), Béchar à (100 %), Oran
(99.96 %), Blida (99.98 %), Ouargla (100 %) et Saida
99.73 %», a précisé la même source. Le ministère du Commerce a rappelé à l’ensemble des opérateurs économiques de l’impératif de retourner à l’activité à partir du 4 mai courant conformément à la loi en vigueur. Une reprise qui risque de ne pas être respectée à l’image du dispositif de permanence des commerçants qui ne l’a pas été, avons-nous constaté.
T. K.