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jeudi 18 avril 2024

Faut-il douter de la contre-offensive ?

L’idée que l’Ukraine se prépare à une grande contre-offensive prévaut depuis tant de mois qu’il ne vient à l’esprit de personne de se dire et si en définitive elle n’aura pas lieu, ou alors sous une forme tellement différente qu’on aura d’abord du mal à la reconnaître. Le cas échéant ce ne serait d’ailleurs pas la première fois qu’on ne comprend pas vraiment ce qui d’une certaine façon se passe sous nos yeux. Ainsi en est-il de la fort longue bataille de Bakhmout, qui se termine seulement avec la victoire des Russes, à moins qu’il ne faille dire du seul groupe Wagner, dont on disait une chose un jour et son contraire le lendemain. Aucun analyste militaire ne peut se flatter d’avoir réussi à expliquer au profane où résidait son importance, si tant est qu’elle en eût une. Pourquoi les belligérants y ont-ils sacrifié des milliers des leurs alors qu’eux-mêmes, mais ils n’étaient pas seuls dans ce cas, n’arrêtaient pas de dire que la position qu’ils se disputaient avec autant d’acharnement, en fait n’avait pas grande importance, qu’elle était dénuée de tout intérêt stratégique ? Même aujourd’hui qu’elle est terminée, la partie qui l’a perdue continue de dire que tout combat n’y a cessé pour autant. pendantes les unes des autres, dont aucune n’aura en soi de valeur stratégique.

Qu’en réalité si elle s’en était retirée, c’était juste pour laisser à l’ennemi toute latitude de s’enfoncer dans la place, et qu’elle puisse alors l’y enfermer, transformant la ville détruite en une seule fosse pour lui. A croire que ce qui va suivre, ce n’est pas la fameuse contre-offensive, en préparation depuis des mois, Bakhmout servant d’intermède dans l’attente de son déclanchement, mais une autre bataille sans intérêt stratégique, laquelle à son tour s’étendra sur des mois, avec peut-être même du côté russe non pas l’armée russe pour la mener mais une fois de plus le groupe Wagner. Après Bakhmout, en somme, une autre Bakhmout, autrement nommée, à moins bien sûr que les Ukrainiens ne se consolant pas d’elle en personne décident de la reprendre. Pour l’heure, bien des scénarios sont possibles. L’alternative est la suivante : ou la contre-offensive enfin ou Bakhmout à nouveau ? Mais si l’on veut que la bataille de Bakhmout ait un sens, alors force est d’admettre que c’est la contre-offensive dans l’idée ou l’illusion de laquelle tout le monde est entretenu depuis des mois qui n’en a pas, ou qui n’en a plus. Jusque-là quand on disait contre-offensive, on n’a même pas besoin d’ajouter le qualificatif d’ukrainienne, car elle ne pouvait être que telle. Mais s’il n’y a dorénavant que des batailles le long de la ligne du front, elles seront autant de Bakhmout. Dans le scénario d’une contre-offensive comme celle dont il est question depuis des mois, la guerre est perdue ou gagnée en un seul acte, dût ce dernier être à méandres. Mais dans celui opposé de plusieurs Bakhmout, l’Ukraine peut en perdre une et en gagner une ou même plusieurs. La contre-offensive est un fusil à un seul coup. Si elle est perdue, l’armée russe entrera soit dans Kiev soit dans Odessa, le scénario le plus probable étant toutefois Odessa, parce que ce qui intéresse la Russie par-dessus tout, c’est la maîtrise de la mer Noire. Pour l’heure, c’est-à-dire au lendemain de Bakhmout, on ne sait quel cours prendra la guerre, celui d’une grande contre-offensive, comme on a cru jusque-là, ou celui de batailles morcelées, indé.

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