Le modèle oasien qu’offrent les wilayas d’El Oued et de Touggourt qui ont réussi la passe d’autosuffisance en produits d’excellence exportable, s’impose comme modèle à généraliser dans les territoires du sud du pays, indique la spécialiste en agriculture saharienne et chercheur sur les zones arides, Fattouma Lakhdari. Le modèle oasien des deux wilayas représente 87 % du sol algérien avec une population de quelque cinq millions d’âmes et un taux de chômage avoisinant les 30 %, notamment dans les zones frontalières. Invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio nationale, Fattouma Lakhdari a insisté sur le fait d’«améliorer les indicateurs stratégiques au niveau de ces zones qui manquent d’eau, d’électricité et d’autres commodités pouvant améliorer les conditions de vie et la stabilité des gens dans ces régions». «On ne peut imaginer un flux migratoire du nord vers le sud si l’on prend pas en compte les exigences de ces habitants qui ont les mêmes droit et devoirs», dira-t-elle.
La spécialiste a souligné que s’il y a un modèle qui constitue un référentiel à la fois sur le plan aménagement et de développement car on n’a pas soigné l’oasis, mais elle est là à résister, tenir tête et produire jusqu’à exporter. Toutefois, elle dira que ces exportations restent en-deçà de nos potentialités. «Il faut valoriser d’emblée ce qui existe dans ces zones, ensuite aller vers une stratégie de généraliser le modèle oasien pour un vaste développement», a-t-elle suggèré. Par ailleurs, Mme Lakhdari a indiqué que l’Algérie ne pourra jamais assurer notre sécurité alimentaire à 100 % si on laisse le secteur de l’agriculture se «dépatouiller» tout seul. «Notre salut est dans une démarche intégrée, impliquant l’agriculture, l’industrie, le secteur de la Recherche scientifique et le dispositif de la formation, étroitement lié à l’enseignement supérieur et même au secteur de l’Education pour lequel il faut reconsidérer le profil des lycées agricoles qui sont d’un grand intérêt», a-t-elle plaidé. Car il y va, a-t-elle indiqué, de l’importance du développement de ce secteur vital pour notre pays. Pour assurer la sécurité alimentaire, il est nécessaire, selon l’intervenante, de passer nécessairement par un développement territorial global et équilibré, à condition, a-t-elle soutenu, de «mettre tous les paramètres et les conditions idoines pour ne pas buter sur des catastrophes». D’après l’oratrice, «il y a des projets qui peuvent nous paraître très intéressants, pouvant donner des résultats quelques temps, au risque de laisser parfois des catastrophes ou des situations tristes à décrire».
Louisa Ait Ramdane