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dimanche 10 décembre 2023

Facultés

Durant la campagne présidentielle américaine de 2020, Donald Trump, candidat à sa réélection, avait axé ses critiques sur son adversaire Joe Biden, sur les facultés cognitives «altérées» du démocrate, qu’il estimait incapable d’accomplir son devoir s’il venait à être élu. L’ex-président républicain ne se référait d’ailleurs à son adversaire démocrate qu’en utilisant le surnom de «Sleepy Joe» (Joe l’endormi). Trente mois depuis son arrivée à la Maison-Blanche, loin de faire taire les mauvaises langues, Joe Biden n’a fait que confirmer qu’il n’était pas au plus haut de sa forme, entre chutes répétées, sorties incongrues, regards hagards et un besoin continuel d’utiliser des notes lui indiquant quoi dire et quoi faire au détail près, peu sont ceux aujourd’hui prêts à défendre sa complète sanité. Cette semaine, le président américain a fait un nouveau faux pas qui a relancé la machine à spéculations. En pleine fin de discours consacré à la lutte contre la violence par armes à feu, le dirigeant américain a en effet lancé «God save the Queen». Le démocrate âgé de 80 ans venait de s’exprimer devant un rassemblement à West Hartford dans le Connecticut (Nord-Est), consacré à la régulation des armes à feu. À la fin d’un discours sans surprise, il s’est adressé à l’audience pour expliquer qu’il ne pourrait pas comme à son habitude s’attarder pour saluer les participants, mais qu’il allait poser pour des photos. «C’est d’accord ? Que Dieu sauve la reine, mon vieux», a-t-il alors lancé en guise de conclusion. («All right ? God save the Queen, man»). Une porte-parole de la Maison-Blanche a expliqué qu’il «s’adressait à quelqu’un dans la foule» avec cette remarque, mais sans donner plus d’éléments de contexte. La formulation peut sembler d’autant plus incongrue que c’est désormais le roi Charles III qui règne en Angleterre, et non plus une reine. Le président américain s’était d’ailleurs rendu aux obsèques d’Elizabeth II. Les gaffes dont Joe Biden est coutumier, depuis des années, sont systématiquement relevées par ses adversaires républicains les plus virulents, qui veulent y voir le signe de facultés mentales altérées. Le président américain répond à ces attaques par des traits d’humour. Il met aussi en avant la «sagesse» acquise au cours de sa longue vie politique, ainsi que ses réussites politiques et diplomatiques. Dans son discours vendredi, il a d’ailleurs blagué en faisant référence à son âge. Évoquant le combat infructueux depuis des années pour durcir la loi sur les armes à feu et la lassitude des activistes, le président américain a lancé : «Vous êtes fatigués. Je comprends. Mais essayez de vous y remettre à 110 ans». Dans les sondages, une majorité d’électeurs estime que Joe Biden, candidat à la présidentielle de 2024, est trop âgé pour se représenter. Le démocrate aurait 86 ans à la fin d’un second mandat, mais il se prépare déjà à tenter de remporter un second mandat en 2024. Reste à voir si les démocrates se positionneront derrière lui comme en 2020, malgré les évidentes difficultés du président, espérant comme il y a trois ans que les électeurs voteront surtout contre le candidat républicain désigné. Cela sera d’autant plus vrai en cas de victoire de Donald Trump à l’investiture du parti conservateur. Toutefois, il n’est pas à exclure que chez les démocrates certains s’élèvent contre une nouvelle candidature de Biden pour favoriser de nouveaux talents et tenter de propulser un jeune président à la Maison-Blanche.

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