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mardi 19 mars 2024

Face aux catastrophes naturelles: Urgence à actualiser la loi sur les risques majeurs

Bien que la loi algérienne en vigueur sur la gestion des risques majeurs soit jugée «excellente», certains de ses textes d’application ne sont toujours pas parus, et qu’en l’absence de son actualisation elle serait déjà obsolète, estime le Professeur Abdelkrim Chelghoum qui met en garde contre d’autres catastrophes meurtrières qui menacent actuellement nos villes.

Par Louisa A.R.

L’Algérie est exposée à plusieurs risques naturels importants qui nécessitent une gestion de crise adéquate. Au cours des deux dernières décennies, le pays a été durement touché notamment par plusieurs séismes et une série d’inondations ayant provoqué des pertes en vies humaines et des dégâts importants. L’urbanisation anarchique des grandes villes, l’important nombre du vieux bâti existant et les constructions anarchiques le long des rives des oueds ont accentué la fragilité de nos villes et quartiers face à ces catastrophes. Parmi les risques naturels auxquels notre pays demeure exposé, figurent les séismes, les inondations et les feux de forêt. A noter que les catastrophes qu’a connues l’Algérie récemment, telles les inondations à Bab El Oued et de Ghardaïa, le séisme de Boumerdès, montrent qu’en de telles situations les préjudices humains et matériels peuvent être considérables. Le séisme dévastateur qui vient d’ébranler la Turquie et la Syrie soulève à juste titre la question relative à l’adaptabilité réelle de la loi algérienne en vigueur sur la gestion des risques majeurs. Le risque sismique étant totalement imprévisible, le seul moyen d’en réduire les dégâts demeure son anticipation par l’adoption de bâtisses et ouvrages d’art véritablement antisismiques.
Une façon de faire obligatoirement cadrée par des lois parfaitement adaptées, explique le Professeur Abdelkrim Chelghoum, président du Club algérien des risques majeurs et directeur de recherches à l’USTHB (université des sciences et technologies Houari- Boumédiene). Lors de son passage à l’émission «L’invité de la rédaction» de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, le professeur a précisé que la dernière loi, la 04-20, sur les risques majeurs date déjà de 2004, suite au séisme de Boumerdès en 2003, alors que toute loi doit être revue au moins tous les dix ans. Jugeant ladite loi «excellente», il a confirmé que certains de ses textes d’application ne sont toujours pas parus, et qu’en l’absence de son actualisation, elle serait déjà obsolète. «Cette loi est très bonne, mais elle juste besoin d’être actualisée», a-t-il insisté. Le Professeur Chelghoum a précisé, par ailleurs, que «le fort séisme survenu en Turquie et en Syrie est qualifié de sévère par les experts avec une magnitude de 7,8 jamais égalée auparavant dans la région». «La région méditerranéenne est connue pour son intense activité sismique. Elle se trouve dans une interaction entre trois plaques tectoniques. Celle qui s’est rompue, la plaque anatolienne, a été poussée par coulissage par les plaques africaine et arabique», a-t-il détaillé. L’invité de la Radio a fait remarquer, en outre, que «les séismes qui se produisent chez nous sont définis comme étant superficiels et donc dévastateurs», car, a-t-il dit, plus le séisme est profond moins il est dévastateur.
L. A. R.

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