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vendredi 29 mars 2024

Face à la presse, Tebboune n’a pas écarté l’éventualité : Les élections législatives et locales à la même date

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, n’a pas écarté l’éventualité d’organiser les élections législatives et locales le même jour, sans fixer de date définitive à ces échéances. Il s’agit d’une «revendication légitime» de la classe politique, a-t-il estimé, lors d’une entrevue accordée lundi soir à des responsables de médias nationaux.

Par Meriem Benchaouia

Il a en outre assuré que les prochaines élections «ne ressembleront en rien à celles du passé», lesquelles, a-t-il dit, seront organisées loin de «l’argent, sale ou pas», estimant que le taux de participation «n’aura aucun impact sur les résultats de ces élections étant donné que de telles échéances ne réalisent pas de forts taux de participation à travers le monde». Evoquant la grâce présidentielle décrétée dernièrement au profit de certains détenus, le chef de l’Etat a indiqué que cette décision «a été prise en position de force», partant du principe de «la promotion du pardon», ajoutant qu’«il fallait prendre des décisions à l’encontre de ceux qui ont été placés en détention avant la présidentielle de 2019». Il a estimé, dans ce sillage, que «le nombre des détenus d’opinion ne dépasse pas deux ou trois, alors que la majorité des personnes libérées sont inculpées pour diffamation et outrage à l’encontre des institutions», appelant tous ceux qui veulent prendre part à la gestion des affaires du pays à participer aux prochaines échéances. Indiquant que l’argent sale «ronge encore la société et dont l’ampleur sera révélée au grand jour grâce aux investigations», le président de la République a mis en garde contre «une contre-révolution qui recourt à l’argent sale et à des personnes en connivence avec d’autres qui sont détenues», jurant qu’ils «payeront le prix cher» pour leurs actes. Evoquant l’élection du président du Conseil de la nation, il a précisé qu’en sa qualité de président de la République, il ne pouvait s’ingérer dans les affaires d’une instance législative, ajoutant qu’il croit en «les équilibres naturels», tandis que «les équilibres artificiels ne durent pas».

Le changement profond du gouvernement interviendra après les législatives
Evoquant le dernier remaniement ministériel partiel, le chef de l’Etat a rappelé qu’il n’a pas voulu opérer un changement total du gouvernement «par respect au peuple», ajoutant qu’un changement profond du gouvernement interviendra après les prochaines élections législatives, «en fonction de l’issue de ces échéances». Et de rappeler que le remaniement ministériel partiel a ciblé certains secteurs dont les actions «n’ont pas donné les résultats escomptés sur le terrain, notamment en ce qui a trait à la vie quotidienne des citoyens», précisant que
70 % des projets qu’ils a ordonnés dans les zones d’ombre et enclavées «concernent des problèmes de raccordement au réseau d’alimentation en eau potable, et vu que le ministère des Ressources en eau n’avait pas agi, il était plus que nécessaire de changer le ministre, de même pour les secteurs de l’Energie et de l’Industrie, d’autant que nous avons adopté une nouvelle politique d’industrialisation qui n’a pas donné ses fruits».

Rationnaliser les dépenses et encourager l’investissement
Par ailleurs, le président de la République a mis l’accent sur l’impératif de rationnaliser les dépenses et encourager la production et l’investissement nationaux afin de relancer l’économie nationale et assurer au pays une situation financière confortable. En réponse à une question sur le projet du nouveau code de l’investissement, le Président Tebboune a indiqué que la première mouture «n’a pas encore été présentée ni au gouvernement, ni au Conseil des ministres», soulignant que la nouvelle politique de l’investissement «repose sur la suppression de tout ce qui a trait à l’idéologie pour ne maintenir que les aspects purement économiques». Concernant les relations entre l’Algérie et la France, le président de la République a affirmé qu’elles étaient «bonnes», loin du complexe d’ancien colonisateur, soulignant l’existence de lobbies en France qui cherchent à saper ces relations. A une question sur le dossier de la Mémoire, le Président Tebboune a fait remarquer que «les bonnes relations de l’Algérie ne sauraient être au détriment de l’Histoire ou de la mémoire».

L’Algérie n’enverra par ses troupes au Sahel
Le chef de l’Etat a affirmé que l’Algérie n’allait pas envoyer ses troupes au Sahel et qu’elle n’était pas disposée à envoyer ses enfants à l’étranger pour se sacrifier pour autrui. «L’Algérie est une véritable force de frappe en Afrique. Notre armée est forte et nous avons réussi à préserver notre prolongement en Afrique et ailleurs. Il n’est pas question d’envoyer les enfants du peuple pour se sacrifier pour autrui. Cette décision sera prise en cas de besoin de dissuasion», a-t-il souligné. Il a affirmé, par ailleurs, que l’Algérie «se rétablit aujourd’hui à l’intérieur et à l’étranger, sa voix est entendue et reprend ses forces avec le respect dû aux autres sans toutefois céder, ne serait-ce qu’un iota de ses prérogatives ou de sa souveraineté». Sur le volet international, le chef de l’Etat a soutenu que l’Algérie entretenait d’excellentes relations avec les Etats-Unis, l’Union européenne et avec les frères au Golfe, et ce, en dépit des divergences dans les vues. Elle voue toute la sympathie aussi au souverain saoudien, serviteur des deux lieux saints de l’Islam. Réitérant la position de l’Algérie vis-à-vis de la cause sahraouie, le Président Tebboune a assuré que l’Algérie «n’abandonnera pas la question du Sahara occidental». Pour ce qui est du Sommet arabe qui devait se tenir à Alger en 2020, le président de la République a souligné que ce «sommet est reporté jusqu’à la fin de la pandémie». D’autre part, le chef de l’Etat a affirmé que l’Armée nationale populaire (ANP) «a atteint un niveau de professionnalisme qui la tient à l’écart de la politique. C’est une armée disciplinée qui applique les instructions du président de la République, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale». «L’ANP est mon plus fort soutien. Elle protège la patrie, la Constitution et les frontières, et sans elle les terroristes auraient pu infiltrer les marches populaires», a soutenu le Président Tebboune, expliquant que «ce sont l’Armée et les services de la sécurité qui veillent à protéger le peuple pour qu’il puisse s’exprimer librement».

Des sites électroniques d’un pays voisin à l’origine des rumeurs sur mon état de santé
Le président de la République a battu en brèche les rumeurs colportées contre sa personne, notamment celles en lien avec son état de santé, précisant qu’elles avaient pour source des sites électroniques dans un pays voisin diffusant depuis l’Europe. Il s’est dit révolté contre «ces personnes sans loi ni foi prétendant que je n’étais pas malade et que j’avais été victime d’une attaque…», affirmant que «97 % de ces rumeurs émanent de
l’étranger et vous en connaissez bien la provenance». «Nous avons les informations et nous connaissons ces sites, au nombre de 98. Ils sont chez nos voisins et diffusent depuis la France et l’Espagne», a-t-il soutenu. Evoquant son état de santé qui l’a obligé à une absence de quatre mois, il a rappelé qu’il s’était engagé avec le peuple à la transparence et qu’il n’avait pas changé, se disant «attristé par les rumeurs qui circulent».

«Les revendications du Hirak populaire authentique satisfaites pour la plupart»
Abdelmadjid Tebboune a affirmé que les revendications du Hirak populaire authentique «ont été satisfaites pour la plupart». «Au deuxième anniversaire du Hirak populaire, le peuple est sorti pour commémorer cette occasion, une partie est sortie toutefois pour d’autres raisons qui ne sont pas toutes en phase avec les revendications du Hirak authentique», a-t-il déclaré. Il a rappelé, dans ce cadre, que les revendications du Hirak authentique ont été satisfaites pour la plupart telles que l’annulation du 5e mandat, le changement du gouvernement et la dissolution du Parlement. Interrogé sur une revendication portée par la majorité des démocraties dans le monde et appelant à une gouvernance «civile» et à laisser la politique aux politiciens, le président de la République a indiqué que ce slogan «n’a pas changé depuis 15 ans, soit depuis que cette catégorie a commencé à suivre des stages dans des pays africains et européens où on leur enseigne comment renverser le système de l’intérieur en utilisant le slogan ‘’Etat civil et non militaire’’ et autres». «Le régime algérien est bien défini aujourd’hui. Le peuple algérien est sorti dans les rues et nous avons réalisé ses revendications».
M. B.

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