Dans une crise sanitaire battante et dans une situation de psychose quasi généralisée, Radio Mostaganem est restée indifférente aux préoccupations majeures des citoyens. Il demeure inconcevable qu’un instrument d’information et de communication pour lequel l’Etat dépense des sommes colossales ne réagit pas au summum de la crise. Durant toute la crise de l’oxygène qui a angoissé la population par les dégâts humains occasionnés, la radio est restée hors-jeu, totalement insoucieuse. En effet, la crise de l’oxygène, le nombre de décès et la galopante courbe des contaminés, n’ont suscité chez les responsables de la radio le devoir d’apaiser les esprits, ni de contribuer à la sensibilisation, ni faire appel aux professionnels de la santé, ceux du mouvement associatif pour au moins tranquilliser, par la communication, des citoyens désemparés par la peur. Des familles touchées de plein fouet par la crise de l’oxygène n’ont pas trouvé une radio pour les diriger, une radio qui devait aller chercher l’information pour la communiquer en guise d’orientation pour une population qui de droit devait être informée par ce service public. Tout porte à croire que de public cette radio n’en a rien si elle ne monte pas au front en temps de guerre. La vaccination considérée comme rempart principal contre ce virus mortel s’est réorganisée par l’ouverture d’une multitude de points de vaccination. Mais le grand public n’a pas l’information sur ces centres proprement dits. A défaut d’une information venant de la radio, ces citoyens errent à travers les quartiers et se lassent de l’errance, surtout les personnes âgées. A se poser la question : à quoi sert la radio si celle-ci ne s’implique pas en temps de crise par des programmes utiles au public de la wilaya ? A Mostaganem, on a cette impression que les situations difficiles sont toutes à la charge du wali qui devient l’arbre qui cache la forêt. On a aussi cet étonnement de voir certains responsables se regarder le nombril dans les moments où la société est ébranlée par une tension quelconque. Lors d’une rencontre du mouvement associatif avec le chef de l’exécutif, la radio a été pointée du doigt pour son inefficacité, sa léthargie et son insouciance par rapport à ce qui se passe dans la wilaya. Certains ont même dénoncé cet état de fait au moment où la sensibilisation demeure une parade contre la vertigineuse propagation du virus «Delta». Des milliards de dinars ont été dépensés dans l’optique de moderniser Radio Mostaganem, une des meilleures infrastructures à l’échelle nationale, des équipements ultra modernes, mais cette radio sonne creux et semble ne pas vouloir s’adapter aux aspirations des citoyens ni aux ambitions de la wilaya. Ses journalistes, aussi compétents qu’ils soient, semble être coincés par le manque d’inspiration occasionné par une gestion stérile. Cette radio a besoin d’une refonte afin de pouvoir, un jour, compter sur sa contribution dans le contexte de l’information.
Lotfi Abdelmadjid