L’expert en maladies transmissibles et pathologies tropicales à la Direction de la recherche scientifique et du développement technologique au ministère de l’Enseignement supérieur, Idir Bitam, a lancé, hier, un appel à l’intégration des chercheurs permanents dans la fabrication du vaccin anti-Covid-19 en Algérie.
Le gouvernement algérien a décidé de s’investir pour produire plusieurs vaccins, notamment anti-Covid-19. Le Professeur Idir Bitam s’est réjoui de cette nouvelle. Selon lui, «on est le premier pays africain qui va le faire». Il appelle ainsi à l’intégration des chercheurs permanents dans cette démarche. «S’il n’y a pas d’intégration de ces derniers dans la fabrication du vaccin, cela va tomber à l’eau, je vous assure», a-t-il averti, appelant à faire confiance aux chercheurs qui sont ici en Algérie. «Je vous assure qu’on a des compétences incroyables. La majorité d’entre elles ont une certaine expérience et ont travaillé avec des laboratoires hautement qualifiés dans différents domaines scientifiques», a-t-il dit. Malheureusement, explique-t-il, «dès qu’il ya l’émergence d’une sommité importante, on essaye de l’écraser afin de créer de l’ombre». «Il faut qu’on passe à la transparence», a-t-il suggéré.
Arguments à l’appui, il a rappelé qu’«il y a 50 ans, notre pays exportait des vaccins, et ce, grâce aux compétences locales». «Il faut savoir que l’Algérie, dans les 70 et 80, a fabriqué et commercialisé, à l’échelle mondiale pas seulement africaine, 11 types de vaccin et sérum thérapeutique», a-t-il indiqué. Il a regretté cependant qu’en 2021 on ne parle pas du tout de la production vaccinale. «Ce n’est pas normal», a-t-il indiqué. «Il y a un relâchement certes, mais c’est rattrapable», a estimé le Professeur Bitam, à condition qu’il y ait une décision politique en collaboration avec la recherche. Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio nationale, le Professeur Idir Bitam a mis en avant les efforts des chercheurs algériens durant la crise sanitaire du Covid-19, citant le centre de recherche de biotechnologique de Constantine qui a crée des kits de PCR, que «le gouvernement n’a pas pris en considération malheureusement», a-t-il dit. Il a cité aussi l’Université de Sidi Bel-Abbès qui a produit des kits de PCR à un coût dérisoire, 1 000 DA le test, a-t-il ajouté, alors que «nous importons des kits cinq fois plus chers. Il faut faire confiance à nos chercheurs qui vont booster notre économie», a-t-il suggéré. Dans le même ordre d’idées, l’invité signale une start-up qui a développé des bavettes de type Ffp2 qui coûtent excessivement cher. «Si on arrive à les développer en Algérie et les commercialiser ensuite, économiquement parlant c’est très important pour notre pays», a-t-il indiqué.
Louisa Ait Ramdane