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samedi 25 mars 2023

Explosions nucléaires françaises dans le Sud: Un crime d’Etat contre l’Humanité

Les explosions nucléaires françaises dans le sud du pays constituaient un massacre planifié contre le peuple algérien et sa lutte pour l’indépendance, a indiqué, lundi, le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Laïd Rebiga. Elles s’ajoutent aux crimes et massacres aveugles commis par mépris à la vie humaine et à l’avenir des générations, d’autant que les radiations de ces explosions à Reggane (Adrar) et In-Eker (Tamanrasset) avaient affecté tous les éléments de la nature, affirme le ministre qui a présidé les travaux d’une rencontre scientifique organisée à l’occasion du 63e anniversaire des explosions françaises à Hamoudia, à Reggane. Laïd Rebiga a déclaré que la commémoration de ce douloureux anniversaire, qui coïncide avec la célébration de la Journée nationale du Chahid, le 18 février de chaque année, sous le slogan «Fierté de la nation, serment des hommes», est une occasion pour mobiliser la volonté et renouveler le serment à l’Algérie. Il a souligné que ces explosions nucléaires avaient contaminé l’environnement et pollué la biosphère, causant plusieurs décès et des malformations congénitales, sans oublier leurs dommages sur la flore et la faune de la région dont la désertification, la prolifération de maladies et les mutations génétiques. Lors de cette rencontre organisée par le Centre national d’études et de recherches sur le Mouvement national et la Révolution du 1er novembre 1954 et l’Université Ahmed-Draia d’Adrar, le ministre a appelé les spécialistes du domaine à jeter la lumière sur ces risques, en réalisant des études plus approfondies permettant de prendre en charge l’impact de ce crime colonial. De leur côté, des chercheurs et historiens ont rappelé que la France coloniale avait procédé dans le Sud algérien à une soixantaine d’explosions et d’essais nucléaires en surface et en sous-sol d’une puissance totale de 700 kilotonnes. Par ailleurs, des intervenants ont insisté sur le fait que les explosions nucléaires françaises en Algérie constituaient un crime d’Etat contre l’humanité, planifié par les autorités coloniales françaises, élaboré par des scientifiques français et exécuté par des soldats français, qui ont ensuite été honorés par la France. Ce crime, ont-ils relevé, a été glorifié par les hommes politiques français et soutenu par les diplomates français, ce qui confirme l’implication de l’Etat français et de toutes ses composantes dans ce crime nucléaire. Ils ont appelé, dans ce cadre, à réexaminer les circonstances et la gravité des explosions nucléaires françaises, d’autant que la France prétend qu’elles étaient sans risques et pacifiques et que leurs objectifs étaient scientifiques. S’exprimant à l’agence APS, l’expert en énergie atomique Merzak Remki a affirmé que la France est appelée, en vertu des législations nationales et du droit international, à assumer ses responsabilités historiques des explosions nucléaires perpétrées dans le Sud de l’Algérie, avec l’indemnisation des victimes et la réhabilitation des sites des régions affectées. «La France qui a procédé à des explosions nucléaires sur le territoire algérien, est tenue de fournir une assistance aux victimes et de remettre en état l’environnement des régions affectées» a-t-il indiqué. M. Remki a souligné que «pour ce déni de justice et sa passivité devant ce crime contre l’humanité qu’elle a commis au Sahara algérien, la France sera irrémédiablement rattrapée par l’Histoire». Aussi, des participants à une conférence organisée lundi à Sidi Bel-Abbès, à l’occasion du 63e anniversaire de ces explosions nucléaires, ont souligné la nécessité pour la France de reconnaître ses crimes. Le médecin et historien spécialiste dans l’histoire de la santé et président du Conseil scientifique du musée du Moudjahid à Sidi Bel-Abbès, le Dr Mohamed Reffas, a souligné que malgré plus de six décennies passées depuis les premières explosions nucléaires, «la radioactivité dans les zones de ce crime reste élevée en raison de la persistance de ses effets», soulignant la nécessité pour la France de remettre les cartes des stocks de déchets nucléaires et de traiter tous les sites nucléaires.
Massi Salami

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