Afin de lutter contre l’exploitation illicite des richesses minières dont regorge à profusion le sol algérien dans le Sud, le ministère des Mines a accordé pas moins de 218 permis d’exploitation d’or aux jeunes de Tamanrasset et d’Illizi.
Par Louisa Ait Ramdane
Plusieurs orpailleurs sont appréhendés quotidiennement par les services de sécurité pour l’exploitation illégale de l’or dans le sud du pays. Pour mettre fin à la situation d’anarchie qui règne dans cette activité, le gouvernement a décidé d’accorder aux jeunes de la région des permis d’exploitation d’or. À travers cette mesure, le gouvernement compte d’abord mettre fin à la recherche et l’exploitation anarchiques de ces ressources, comme l’or décelé à Tamanrasset et Illizi, mais permettre aussi de créer du travail pour les jeunes chômeurs de cette région du pays, longtemps délaissés par les responsables qui se sont succédé dans le secteur, et ce, à travers le mécanisme de coopératives. Invité de la rédaction de la radio Chaîne 3, Samir Bouzar Saaidi, chef de projet minier et artisanal au ministère des Mines, a indiqué que cette stratégie permettra, à court terme, d’absorber le chômage, avec la création de 1 200 postes d’emploi directs et d’«augmenter la production d’or à 250 kg/an», soulignant qu’à travers cette démarche les autorités comptent substituer l’exploitation «artisanale» et «légale» à l’exploitation «anarchique et illicite» faite par des étrangers et des Algériens. En plus de son impact direct, cette stratégie permettra, escomptent les autorités, de lutter contre l’exploitation illicite. «Avec cette opération, on aura une occupation du terrain et une sécurisation des lieux par les services de sécurité, pour bloquer totalement l’exploitation illicite de cette ressource». Dans ce cadre, les jeunes concernés par l’opération seront soumis à une mise à niveau et une formation en partenariat avec le ministère de la Formation professionnelle dans les domaines de la prospection et de la préservation de l’environnement, en collaboration avec l’Agence nationale des activités minières (Anam) qui les accompagnera pour une exploitation optimale et conforme au cahier des charges. «Des formations spécialisées seront incessamment dispensées par le ministère des Mines au profit des jeunes entrepreneurs pour les aider à mieux maîtriser le métier et surtout à mieux se préserver et protéger l’environnement», a expliqué Samir Bouzar Saaidi. Ce projet sera élargi dans les prochains jours aux wilayas de Tindouf et Adrar, a indiqué le représentant du ministère des Mines qui a tenu à rappeler que parallèlement à cette exploitation artisanale, le ministère a lancé 5 projets d’exploration en vue d’une exploitation industrielle. Pour rappel, le ministre des Mines, Mohamed Arkab, a déclaré récemment, à ce propos, que «l’objectif attendu reste la transition vers l’exploitation industrielle de l’or, qui se trouve en grande quantité à une profondeur de 400 mètres sous terre. Ce qui nécessite des capacités techniques avancées pour l’extraire».
L. A. R.