Même si le coût d’investissement dans l’hydrogène vert est énorme, la demande mondiale demeure très importante. Nombre d’éléments accordent à l’Algérie une place importante en la matière.
Par Louisa A. R.
Grâce à son potentiel considérable en énergie solaire, ses importantes ressources en gaz naturel et les infrastructures de distribution associées, l’Algérie est bien placée pour produire l’hydrogène vert et éventuellement bleu (à partir du gaz naturel avec capture et stockage de carbone) à des coûts très compétitifs. Plusieurs études réalisées par le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) et par d’autres organismes nationaux et internationaux montraient clairement les atouts très intéressants sur lesquels l’Algérie peut s’appuyer sur la transition vers l’hydrogène, notamment vert, comme vecteur d’énergie propre. Ce grand potentiel de l’Algérie pousse beaucoup d’entreprises étrangères (italiennes, turques, chinoises et allemandes), ayant d’importants moyens technologiques dans le domaine des énergies renouvelables, à afficher leur volonté d’investir en Algérie. «La concurrence est tellement présente entre ces entreprises que chacune d’elles veut présenter le meilleur dossier», a précisé le Pr M’hamed Hammoudi, chef de cabinet au ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables. A cet effet, le même responsable a annoncé que «l’ouverture des plis de l’appel d’offres est pour bientôt». Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio nationale, le Pr M’hamed Hammoudi a affirmé que «compte tenu de la demande mondiale, l’Algérie est en pole-position en matière d’exploitation et d’exportation de l’hydrogène vert». L’invité a confirmé que «même si le coût d’investissement dans l’hydrogène vert est énorme, la demande mondiale demeure très présente. Ce qui accorde à l’Algérie une place importante en la matière». Pour conclure ces partenariats, il a fallu accélérer la cadence de l’ajustement de la réglementation sur l’ensemble des projets, au niveau de tous les secteurs concernés, fera savoir l’intervenant. «Un travail supplémentaire est en train de se faire dans ce sens, pour mettre à niveau ces lois, suivant les changements qui interviennent à l’échelle internationale», a précisé le Pr Hammoudi. S’agissant de l’apport économique de l’hydrogène vert, le chef de cabinet au ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables a rappelé que «ce produit est à la base d’autres sous-produits, à savoir le kérosène vert, le diesel vert le méthanol vert, et l’ammoniaque vert. Ce qui permet de réaliser de nouveaux bénéfices». Selon le même responsable, «l’hydrogène vert peut également permettre à l’Algérie d’économiser la taxe carbone».
Pour mieux définir la vision de l’Algérie en matière de développement de l’hydrogène, notamment vert, et ses retombées stratégiques, économiques et environnementales à moyen et long terme, une feuille de route nationale est en cours d’élaboration par un groupe de travail constitué par les ministères de l’Energie et des Mines, de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ainsi que du Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique (Cerefe). Ainsi, cette feuille de route donnera aux acteurs nationaux et internationaux une visibilité sur les politiques, les réglementations et les mesures d’incitation et d’encouragement de la filière hydrogène en Algérie.
L. A. R.