Plus de vingt ans après les attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis semblent toujours aussi décidés à faire payer les auteurs de l’attaque qui a fait près de 3 000 morts. Et si Oussama Ben Laden, considéré comme le principal cerveau derrière ces attentats qui ont choqué le monde a été exécuté par les Américains en 2011 après plus de dix de chasse à l’homme, ses complices et notamment l’Égyptien Ayman al-Zawahiri, qui a succédé à Ben Laden à la tête d’Al-Qaïda, était activement recherché. Or, le président des États-Unis a annoncé lundi, en direct à la télévision, que le chef de l’organisation terroriste a été tué dans la nuit de samedi 30 à dimanche 31 juillet en Afghanistan par une frappe de drone. «Justice a été rendue et ce dirigeant terroriste n’est plus», a ajouté Joe Biden. Al Zawahiri était l’un des terroristes les plus recherchés au monde, les États-Unis promettaient 25 millions de dollars pour tout renseignement permettant de le retrouver. Sa mort permettra aux familles de victimes tuées le 11 septembre 2001 dans les tours jumelles du World Trade Center, à New York, et au siège du Pentagone près de Washington, «de tourner la page», a déclaré le président démocrate. L’attaque au drone a été menée à l’aide de deux missiles Hellfire et sans aucune présence militaire américaine au sol, a précisé un responsable américain. Preuve, selon lui, de la capacité des États-Unis d’«identifier et de localiser même les terroristes les plus recherchés au monde et de prendre des mesures afin de les éliminer». Au cours du week-end, le ministre afghan de l’Intérieur avait démenti les informations faisant état d’une frappe de drone à Kaboul, indiquant à l’Agence France-Presse qu’une roquette avait touché «une maison vide» de la capitale. Dans un communiqué publié lundi sur Twitter avant l’intervention de Joe Biden, le porte-parole des talibans avait toutefois reconnu l’existence d’une «attaque aérienne», attribuée à un «drone américain». La présence d’Ayman al-Zawahiri à Kaboul constitue par ailleurs une «violation claire» des accords conclus à Doha en 2020 avec les talibans, qui s’étaient engagés à ne pas accueillir Al-Qaïda sur leur sol, a noté le haut responsable américain. Dans leur communiqué, les islamistes afghans ont également accusé les États-Unis d’avoir dérogé à ces accords, en conduisant une frappe sur leur territoire. Héritant en 2011 d’une organisation affaiblie, Ayman al-Zawahiri, 71 ans au moment de sa mort, avait dû, pour survivre, multiplier les «franchises» et les allégeances de circonstances, de la péninsule arabique au Maghreb, de la Somalie à l’Afghanistan, en Syrie et en Irak. «Malgré la direction d’Al Zawahiri […], le groupe fait toujours face à d’importants défis. D’abord, la question de savoir qui va diriger Al-Qaïda après la disparition d’Al Zawahiri», a estimé Colin Clarke, chercheur au cercle de réflexion américain Soufan Group. Mais l’execution du numéro 1 d’Al-Qaida prouve surtout que tout comme Israël, Les États-Unis n’oublient jamais ceux qui s’en prennent à ses concitoyens et que les terroristes ayant frappé des Américains le paieront de leur vie, tôt ou tard. «Nous disons encore clairement ce soir que peu importe le temps que cela prendra, peu importe où vous vous cachez, si vous constituez une menace contre notre population, les États-Unis vous trouveront et vous élimineront», a ainsi martelé Joe Biden.