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vendredi 29 mars 2024

Évangéliste

Voulant sûrement imiter le parcours de Joe Biden, Mike Pence, ex-vice-président de Donald Trump, se lance aujourd’hui dans la course à la présidentielle américaine. Le conservateur qui avait fait beaucoup parler de lui pour ses croyances chrétiennes très profondes, semble croire qu’il a une chance de convaincre les électeurs de le désigner comme candidat républicain en 2024. Pourtant, le conservateur s’est fait très discret ces dernières années, et aura vraisemblablement du mal à sortir du lot parmi les candidats, déjà très nombreux, qui aspirent à l’investiture de leur parti. Chrétien évangélique, farouche opposant à l’avortement, Mike Pence avait aidé Donald Trump à conquérir la droite religieuse en étant son colistier lors de la campagne présidentielle de 2016. Après des années de loyauté indéfectible, il a changé de ton à la suite de l’assaut contre le Capitole, le 6 janvier 2021. Ce jour-là, Mike Pence dirigeait, en tant que vice-président, la séance au Congrès, lors de laquelle les élus devaient certifier la victoire de Joe Biden à la présidentielle de 2020. Bien qu’il n’ait qu’un rôle protocolaire, Donald Trump avait insisté pour qu’il refuse de valider l’élection du démocrate. L’ancien gouverneur de l’Indiana n’avait pas obtempéré, ce qui lui a valu une forte inimitié chez les partisans du milliardaire. Entrés par la force dans le Capitole, certains avaient appelé à «pendre» Mike Pence, qui avait dû se cacher à la hâte. Depuis, il a jugé que les mots du président avaient été «irresponsables» et l’avaient «mis en danger». La rupture entre les deux hommes compromet les chances de Mike Pence, que les nombreux militants fidèles de Donald Trump continuent de considérer comme un «traître». L’évangéliste plafonne autour de 3,8 % des intentions de vote, loin derrière l’ancien président (53,2 %), selon la moyenne des derniers sondages effectuée par le site RealClearPolitics. Il est également distancé par le gouverneur de Floride Ron DeSantis (22,4 %), qui mise lui aussi sur un discours très conservateur mais sur un ton plus offensif, ainsi que par l’ancienne ambassadrice à l’ONU Nikki Haley (4,4 %). Il prépare pourtant sa candidature depuis des mois. Après avoir sorti un livre intitulé «So Help Me God» («Que Dieu me vienne en aide»), l’ancien animateur de radio a sillonné le pays, multipliant les prises de parole dans des États susceptibles de faire la différence lors des primaires républicaines. Toutefois, ses chances sont pour le moins faibles, face au mastodonte Trump qui lui fera certainement payer au début de la campagne officielle sa «trahison». Pence devra ainsi se résoudre à rejoindre un autre candidat plus à même de gagner face à l’ex-président républicain, et pourrait ainsi rejoindre DeSantis, autre chrétien très conservateur, qui seul pour le moment semble avoir une base de supporters suffisante pour espérer barrer la route à Trump.

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