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samedi 25 mars 2023

Etats-Unis La hausse des prix à la production s’accélère

Les prix à la production aux Etats-Unis ont augmenté plus que prévu en janvier, montrent les statistiques publiées par le département du Travail. L’indice des prix à la production (PPI) a augmenté de 0,7 % le mois dernier après avoir enregistré en décembre une baisse de 0,2 % (révisé de -0,5 %). Sur un an, sa hausse ressort à 6,0 % contre 6,5 % (révisé) un mois plus tôt.
Les économistes interrogés par Reuters s’attendaient en moyenne à une progression de 0,4 % sur un mois et de 5,4 % sur un an. L’indice mesurant les tensions sous-jacentes sur les prix à la production, en excluant l’alimentation, l’énergie et les services commerciaux, a enregistré une hausse de 0,6 % après +0,2 % en décembre. La croissance de l’indice «core» a été de 4,5 % en rythme annuel, après +4,7 %.
Sur les marchés, les contrats à terme sur les principaux indices de Wall Street ont accentué leurs pertes après l’annonce de ces chiffres qui alimentent la crainte que la Réserve fédérale s’en tienne à une politique restrictive pour une longue période. Parallèlement, les rendements des bons du Trésor américain se sont retournés à la hausse, de même que le dollar face aux autres grandes devises.

Le PIB «plus fort qu’attendu»
Sur le seul quatrième trimestre, la croissance est de 2,9 % en rythme annualisé, mesure privilégiée par les États-Unis, qui compare le PIB à celui du trimestre précédent puis projette l’évolution sur l’année entière à ce rythme.
La croissance du PIB est de 0,7 % en calculant comme le font d’autres économies avancées, c’est-à-dire en comparant le trimestre au précédent.
Le PIB est «plus fort qu’attendu», a commenté Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour HFE. La croissance américaine avait rebondi au troisième trimestre (+3,2 %), après deux trimestres de recul du PIB (-1,6 % au premier trimestre, puis -0,6 % au deuxième). Sans tomber cependant dans la récession à ce stade, selon l’administration de Joe Biden, et de nombreux économistes, en raison de la solidité, notamment du marché de l’emploi. La consommation, moteur de l’économie américaine, est restée solide fin 2022, malgré les bâtons que la banque centrale américaine, la Fed, lui avait mis dans les roues, espérant ainsi faire ralentir une inflation bien trop élevée.
En effet, alors que les Américains ont largement recours au crédit pour leurs achats, y compris du quotidien, l’institution veut les décourager d’emprunter trop d’argent. Pour cela, elle relève son taux directeur, ce qui pousse les banques commerciales à augmenter les taux d’intérêt des prêts qu’elles octroient à leurs clients.

Le marché du travail comme rempart
Et pour 2023, croissance ou récession ? «L’économie américaine subira une légère récession en 2023», anticipe Ryan Sweet, chef économiste pour Oxford Economics, dans une note, voyant l’économie se contracter au deuxième trimestre. «Pour le moment, les indicateurs économiques pointent plutôt vers une récession, qui aurait débuté au tournant de l’année, décembre-janvier, avec peut-être même des destructions d’emplois dès le mois de janvier», souligne de son côté Gregory Daco. Mais, nuance-t-il, même si le taux de chômage – de 3,5 % en décembre – augmente un peu, il pourrait rester inférieur à 4 %, «ce qui est historiquement bas». «Ça change la donne puisque c’est l’élément clé qui soutient la consommation», elle-même «pilier de l’économie américaine», ajoute-t-il. C’est d’ailleurs ce qui pousse d’autres économistes à tabler sur une croissance continue. «Le principal rempart que tout le monde désigne est le marché du travail, qui, ajouté aux économies accumulées par les ménages pendant la pandémie, leur permet de continuer à consommer», souligne Matt Colyar, économiste pour Moody’s.
Il table cependant sur une croissance si faible « qu’il faudra plisser les yeux pour dire s’il s’agit d’une récession ou non », autour de 1 % pour l’année.
Farid L./ Agences

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