18.9 C
Alger
vendredi 29 mars 2024

Escalade

Durant le mandat de Donald Trump à la Maison-Blanche la cause palestinienne a connu un énorme recul, alors que le président américain ne cachait aucunement ses prises de positions exclusivement pro-israéliennes. La reconnaissance unilatérale de Jérusalem en tant que capitale officielle de l’État israélien et le plan de paix outrageusement défavorable aux Palestiniens avancé par le dirigeant américain n’avaient été que les plus grands faits d’armes de la politique proche-orientale biaisée de Trump lors de son passage à la Maison-Blanche. Les défenseurs de la cause palestinienne avaient d’ailleurs été très nombreux à se mobiliser lors de la campagne de Joe Biden l’année dernière, espérant que le démocrate soit plus équitable. Biden avait d’ailleurs fait quelques déclarations dans ce sens. Pourtant aujourd’hui, le président démocrate prouve une fois encore que la Maison-Blanche, quel que soit son occupant, ne pourra être que pro-israélienne, et que finalement Biden et Trump ont peu ou prou le même agenda au Proche-Orient, à la différence que l’ex-président républicain le faisait ouvertement, sans hypocrisie. Car alors que Jérusalem est en proie aux affrontements depuis plus d’une semaine, faisant déjà des dizaines de morts et des centaines de blessés côté palestinien et que Ghaza commence à être contaminé par la situation, Washington reste muet et laisse Israël mener une violente répression contre les manifestants palestiniens. De son côté, l’ONU s’est dite «profondément inquiète» de l’escalade des violences en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, par la voix d’un porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. «Nous condamnons toute violence et toute incitation à la violence, ainsi que les divisions ethniques et les provocations», a déclaré Rupert Colville lors du briefing régulier de l’ONU à Genève (Suisse), au moment où la région connaît la pire escalade depuis des années, déclenchée par des violences à Jérusalem-Est occupée. Concernant les affrontements sur l’esplanade des Mosquées, le porte-parole a estimé que les forces de l’ordre israéliennes n’ont «clairement pas respecté ces derniers jours leur obligation de répondre de façon proportionnée et de garantir de droit de se réunir pacifiquement». Il a également souligné que les tirs de roquettes de Ghaza sur Israël «étaient strictement prohibés par les lois humanitaires internationales et doivent cesser immédiatement». Les autorités du Hamas ont fait état de 22 morts, dont neuf enfants, dans les frappes israéliennes menées en riposte à des salves de roquettes tirées depuis l’enclave palestinienne, en plus de 106 blessés. L’armée israélienne a fait état de la mort de 15 membres du Hamas et du Jihad islamique, un autre groupe armé. L’armée israélienne dit avoir frappé 130 cibles militaires, appartenant pour la plupart au Hamas. Les heurts quotidiens sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, opposant des Palestiniens à la police israélienne, ne semblent pas sur le point de se terminer et Washington ne juge toujours pas opportun d’intervenir, malgré une situation qui dégénère chaque jour un peu plus. Biden, qui avait décidé de ne pas revenir sur les décisions prises par Trump lors de son arrivée à la Maison-Blanche, ne pourra continuer à éluder la crise qui grossit au Proche-Orient et qui lui demandera de prendre position, alors que les autorités israéliennes ont interpellé l’administration Biden pour lui demander de rester en dehors de ce dossier. Reste à voir si le démocrate continuera à garder sa tête dans le sable, où s’il finira par sortir de son mutisme et donner un indice par là même sur la politique américaine pour les quatre années qui viennent sur le dossier israélo-palestinien.

Article récent

--Pub--spot_img

Articles de la catégorie

- Advertisement -spot_img