Une année après son lancement sur le site électronique, le flou plane autour de la formule des logements promotionnels aidés (LPA). Les souscripteurs s’impatientent devant des promesses non tenues et des rumeurs infondées. Pour tenter de comprendre les raisons du retard que connaît cette nouvelle formule, à l’image des autres formules de logement, le vice-président de l’Assemblée populaire de wilaya (APW) chargé de l’habitat et de l’urbanisme, Yahia Nessal, nous a accordé un entretien au niveau de son bureau, à El Biar.
Entretien réalisé par Thinhinene Khouchi
Le Jour d’Algérie : On est le 1er octobre, date de l’ouverture, l’année dernière, des inscriptions électroniques au programme de logement LPA. Une année après, rien de nouveau. Pourquoi autant de retard ?
Yahia Nessal : Il faut savoir que, comme tout autre secteur, la crise sanitaire de coronavirus a affecté notre travail et la filtration des listes des demandeurs de cette formule au niveau des différentes administrations, car il faut savoir que la majorité des travailleurs au niveau des administrations sont des femmes. Selon les mesures de prévention et de lutte contre le Covid-19, décidé par le président de la République, à savoir d’octroyer des congés exceptionnels rémunérés au profit des femmes enceintes et celles élevant des enfants en bas âge travaillant dans les institutions et administrations publiques, les administrations se sont alors complètement vidées pendant plus de quatre mois ! Comment voulez-vous que le travail soit fait s’il n’y a pas assez d’effectif ? Je ne veux pas tout faire porter à cette crise sanitaire non plus. Il faut dire la vérité, l’indifférence de certains et la mauvaise gestion sont pour beaucoup dans ce retard. En revanche, même si c’est trop demander, j’appelle les Algérois à patienter encore un peu, car le taux d’avancement de l’examen des dossiers a atteint les 98 %.
Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Kamel Nasri, a indiqué le 17 juin dernier que la convocation des souscripteurs au nouveau programme LPA pour le paiement des premières tranches ne se fera qu’à l’issue de toutes les opérations de contrôle en amont des dossiers. Où en êtes-vous ?
Les inscriptions ont commencé du 1er au 31 octobre dernier, enregistrant 262 000 souscripteurs via le site électronique. Mais après avoir filtré ces demandes, il s’est avéré que 20 000 inscrits ne correspondaient pas aux conditions, certains n’habitant pas vraiment à Alger. Les dossiers de ces 20 000 personnes vont aller en justice pour falsification de documents. Ils ont déposé des adresses qui ne sont pas vraiment les leurs. Il nous reste alors 242 000 demandes. C’est la première étape qui s’est faite au niveau de la wilaya d’Alger. En revanche, la deuxième, qu’on vient juste d’achever, s’est faite au niveau de chaque APC et c’est là qu’on a vérifié la résidence de chaque demandeur. Vient ensuite la troisième étape qu’on entamera le 15 octobre du mois en cours et qui consistera à filtrer à nouveau les demandes pour finalement dévoiler les prioritaires des
10 000 logements. On espère avoir les résultats de ce triage des dossiers avant la fin décembre, suite à quoi on convoquera les 10 000 souscripteurs pour le dépôt de dossiers et le payement de la première tranche.
Selon une déclaration du wali d’Alger, Youcef Cherfa, datant du 29 juin dernier, la construction de 10 000 logements LPA au niveau de la capitale démarrera avant la fin de l’année en cours. De quoi il ressort exactement ?
Le wali d’Alger a effectivement mis à exécution ses déclarations, car la réalisation de 250 logements au niveau de la commune de Ain Benian a déjà commencé. Pour les autres projets, ils sont actuellement à l’étude et attendent la régularisation de leurs assiettes foncières et la finalisation des procédures relatives aux logements publics pour être entamés. Il faut savoir qu’il y a 35 sites répartis sur 17 APC et 11 Comités administratifs. Je citerai celle de Bab El Oued, celle de Sidi Abdallah qui compte quatre sites, El Harrach, Dar El Bida, Birtouta, Cheraga et celle de Rouiba. Les assiettes foncières récupérées suite aux opérations de relogement des habitants des bidonvilles et des habitations précaires seront destinées à la réalisation des projets LPA ayant enregistré 265 000 demandes car le wali d’Alger qui suit ce dossier de près ne veut pas affecter ces assiettes foncières à la réalisation des programmes AADL. La wilaya d’Alger refuse tout prélèvement sur les parcelles destinées à la réalisation de logements LPA, car nous avons promis aux Algérois de distribuer 10 000 logements. Nous ne sommes pas contre les programmes de réalisation de logements AADL, mais demeurons engagés à concrétiser la nouvelle formule qui a enregistré un grand engouement.
T. K.