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jeudi 21 septembre 2023

Entreprises algériennes: Hafid Aourag déplore la marginalisation des chercheurs

Le directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Hafid Aourag, déplore la marginalisation des chercheurs algériens dans les entreprises.
Lors de son passage, hier, sur les ondes de la Radio nationale, Hafid Aourag a indiqué que «la valorisation des compétences est le premier objectif de la stratégie de notre tutelle». Il a affirmé que l’Algérie compte aujourd’hui plus de 37 000 chercheurs. Ce qui nous donne, a-t-il dit, une moyenne de 740 chercheurs pour un million d’habitants. Selon lui, l’Algérie compte plusieurs types de chercheurs, à savoir universitaires, chercheurs permanents, le personnel de soutien à la recherche, ingénieurs, et les chercheurs en entreprise, qui sont, selon lui, le point faible de notre système national de recherche. «Nous avons 180 chercheurs dans les entreprises. C’est vraiment dérisoire comme nombre», a-t-il regretté.
Qualifiant les chercheurs permanents de «cheville ouvrière» de la recherche scientifique, le même responsable a précisé qu’il est impératif aujourd’hui de revoir leur statut pour passer de la recherche académique à la recherche et développement. Il a indiqué que cette catégorie de chercheurs est malheureusement marginalisée par le système national de la recherche. Donc le plus grand défi, pour le développement de la recherche, selon lui, c’est de promouvoir et d’encourager la mise en place d’un statut de chercheur dans l’entreprise, qui est impératif dans le développement. «Il faut absolument faire en sorte de créer un écosystème pour que les entreprises soient productives de savoir-faire, puisque l’Algérie dispose de chercheurs qui peuvent les accompagner», a-t-il suggéré.
Par ailleurs, le directeur général de la recherche a fait remarquer qu’«à l’université on est à la pointe de la connaissance et de la technologie en matière théorique, c’est-à-dire que le diplômé algérien a des connaissances nécessaires, par rapport à ce qui se passe dans le monde». Mais «lorsqu’il rejoint le milieu du travail, il trouve des entreprises archaïques qui continuent à fonctionner avec d’anciennes technologies. Donc, il ne peut pas s’adapter», a-t-il regretté.
Hafid Aourag a soutenu cependant que cette tendance commence, quelque peu, à s’inverser. Il a fait état de la signature de plusieurs conventions de coopération entre le secteur de la recherche et plusieurs ministères, à l’exemple de ceux de l’Industrie et de l’Agriculture en particulier. Hafid Aourag n’a pas manqué de rappeler que le secteur de la recherche en Algérie dispose de compétences avérées, lesquelles, quand elles ont été sollicitées, ont démontré les qualités de leur savoir-faire. Il en veut pour preuve les quelque 3 000 sites d’exploitation d’énergie renouvelable implantés avec leur concours en diverses régions du territoire. Il a rappelé également la découverte d’un vaste gisement à valeur très élevée de silicium par des chercheurs algériens à l’Ouest du pays. Il a révélé, à ce propos, que le Japon a d’ores et déjà exprimé son vif intérêt à contribuer à son exploitation commerciale.
Louisa Ait Ramdane

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