La prochaine APN est en passe de prendre forme, en attendant de connaître les alliances à nouer en vue de composer une majorité. Les résultats des élections législatives de samedi dernier ont comporté beaucoup de surprises.
Par Aomar Fekrache
Des chefs de partis ont réagi en exprimant leur satisfaction, d’autres ont préféré, jusque-là, se murer dans le silence. Le secrétaire général du FLN, Abou El Fadhl Baadji, s’est félicité, avant-hier, de la «confiance» dont joui son parti auprès de la population et qui lui a permis de rafler un quart des sièges de la chambre basse du Parlement. «Nous avons pris pour slogan, durant la campagne électorale, celui de se renouveler et ne pas disparaître. Maintenant, nous dirons on va se renouveler et s’étendre», a-t-il annoncé, juste après la proclamation des résultats. Le vieux parti, faut-il le dire, est la principale surprise de ces élections en occupant la première place. De son côté, le MSP, arrivé troisième derrière des indépendants, s’est dit par la voix de son président Abderrazak Makri, «content» des résultats obtenus. Il a aussi, lors d’une conférence de presse, tenu à écarter de toute responsabilité le président de la République et le président de l’Anie des dépassements enregistrés. Des dépassements que ce leader politique islamiste a qualifié toutefois d’«isolés». Makri a déclaré, par ailleurs, que sa formation politique sera un appui pour le Président et va l’accompagner pour dévoiler et lutter contre la corruption. L’autre chef de parti satisfait du nombre de sièges obtenu est le secrétaire général du RND. Tayeb Zitouni, lors d’une conférence de presse, a affirmé que «le nouveau RND va entrer à l’APN avec de nouvelles idées et ateliers». Pour sa part, le président du parti El Moustakbal, Abdelaziz Belaid, a estimé que ces élections ont donné «la vraie carte politique» du pays. Concernant l’éventualité de participer au prochain gouvernement, il dira que «des concertations vont avoir lieu avec les autres formations politiques à ce sujet». L’un des grands perdants de cette élection, le président du FJD, Abdellah Djabalah, a imputé une partie de la responsabilité de sa débâcle électorale, 2 sièges seulement, à l’indiscipline de certains de ces militants qui ne se sont pas conformés aux consignes du Madjlis Echoura. Le président d’El Bina, Abdelkader Bengrina, qui se présentait comme future première force politique du pays, n’a, pour l’instant, fait aucune déclaration. Classé en sixième position, ce parti islamiste semble avoir payé cash les maladresses répétées de son leader durant la campagne électorale. Bien d’autres partis ont, quant à eux, créé la surprise en n’arrivant à placer aucun député à l’APN, tels que le TAJ, le Mouvement Ennahda, le FNA, l’ANR et El Islah. Toutefois, le plus important pour les jours à venir est de savoir quelles alliances vont se former, leur composition et quel gouvernement cela va donner. Pour ce faire, le poids des 78 députés indépendants n’est pas à sous-estimer. Cela d’autant qu’aucun parti n’a la majorité et les premières formations du classement auront besoin d’allier dans leurs rangs pas moins de 100 autres voix pour parvenir à une majorité absolue. La nature de ces alliances suscite d’ores et déjà intérêt et curiosité parmi les observateurs. Certains tablent sur des groupements à base idéologique islamiste et nationaliste, d’autres évoquent plutôt des alliances pragmatiques en prévision de la formation du prochain exécutif.
A. F.