Le ramadhan avance à grands pas. Qui dit mois de ramadhan, dit flambée des prix.
Les commerçants profitent de ce mois, durant lequel les citoyens ne veulent se priver
de rien, pour augmenter les prix des denrées alimentaires.
Par Meriem Benchaouia
A quelques jours de ce mois sacré, les responsables se relayent pour rassurer les citoyens. Ils affirment que les produits de large consommation ne manqueront pas et que les prix ne prendront pas leur envol. Cette année encore, le gouvernement tente de rassurer par des promesses, souvent non tenues, sur le bon déroulement de ce mois sacré. Discours d’avant chaque ramadhan. Les discours sont beaux, les mesures annoncées demeurent seulement sur papier. Restera la réalité du terrain où s’affronteront, dans quelques jours, les spéculateurs véreux, sans foi ni loi, et ceux qu’ils s’apprêtent à saigner : les consommateurs sans défense. Cette année, les mesures annoncées par le gouvernement connaîtront-elles sur le terrain l’application nécessaire et efficace pour freiner l’appétit féroce des commerçants spéculateurs ? Ou seront-elles encore une fois un vœu pieux ? Il faut dire que les Algériens sont confrontés au problème récurrent de la flambée des prix des produits de première nécessité à chaque ramadhan. L’année passée, malgré «les mesures qui ont été prises» les prix des fruits et légumes mais aussi de la viande (rouge et blanche) ont enregistré une hausse vertigineuse. Ces produits de large consommation restaient inaccessibles à la grande majorité des Algériens. A cet effet, le ministère du Commerce, Kamel Rezig, a rassuré sur la disponibilité des produits alimentaires de large consommation durant le mois de ramadhan. Il a indiqué que les secteurs concernés avaient pris les mesures nécessaires pour assurer la disponibilité des produits sur les marchés nationaux durant le mois sacré, précisant que 1,6 million de tonnes de fruits et légumes, 24 000 tonnes de sucre et 25 000 tonnes d’huile devraient être mises sur le marché. Selon lui, la récente pénurie de certains produits est due essentiellement aux informations relayées par les médias sur une éventuelle pénurie, ce qui a amené les consommateurs à stocker d’importantes quantités de produits. Le ministre a écarté une augmentation des prix des produits subventionnés ou plafonnés, à l’exception de certains «cas isolés», citant le décret exécutif n° 16-87 du 1er mars 2016 fixant le prix plafond à consommateur ainsi que les marges plafonds à la production, à l’importation et à la distribution aux stades de gros et de détail de l’huile alimentaire raffinée ordinaire et du sucre blanc. S’agissant des prix des fruits et légumes, il a précisé que ceux des produits hors saison sont plus élevés que ceux de la saison de récolte.
Les stocks passés au crible par le ministère du Commerce
Concernant les commerçants spéculateurs, le ministre a indiqué que des équipes mixtes de contrôle sont mobilisées (Commerce, Sûreté nationale et autres départements ministériels) et organisent des sorties sur le terrain pour contrôler les stocks, de manière à faire face à toutes formes de monopole et de spéculation sur le marché et infliger les sanctions maximales aux contrevenants pouvant aller jusqu’aux poursuites judiciaires, la radiation du registre du commerce et la suspension de l’activité pour une durée de deux ans. Le secteur a réalisé, cette année, une cartographie des entrepôts de stockage à travers les wilayas, qui permet aux services de contrôle du secteur, de la sûreté et de la gendarmerie, d’intervenir dans n’importe quel centre non indiqué sur cette cartographie et d’injecter leurs stocks dans les centres et marchés, en cas de spéculation. Le secteur compte 20 000 agents de contrôle répartis à travers plusieurs secteurs, dont 9 000 agents dans le secteur du Commerce chargés du contrôle, notamment durant le mois sacré du ramadhan. Le ministre a, par ailleurs, fait état du lancement, pour la première fois, de l’opération de vente au rabais et de vente promotionnelle à titre exceptionnel au cours du mois de ramadhan, en sus des foires commerciales dédiées à la vente directe du vendeur au consommateur, à travers toutes les wilayas, en coordination avec les walis et les secteurs partenaires. Concernant l’opération de facturation, le ministre a fait état de l’existence d’une Commission au ministère, laquelle œuvre, en collaboration avec les autres secteurs, à l’édification d’«une stratégie réaliste et consensuelle entre les parties prenantes», dans le but d’ériger la facturation en «une partie intégrante de l’opération commerciale au cours des prochaines années».
M. B.