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vendredi 29 mars 2024

Entrave

Alors qu’il tente de retrouver les chemins de la Maison-Blanche pour un second mandat à la tête des États-Unis, Donald Trump trouve le temps de se pencher sur l’élection présidentielle brésilienne. Il a en effet apporté jeudi son « soutien le plus complet » à la campagne de réélection du dirigeant brésilien Jair Bolsonaro, « un type formidable », selon les mots de l’ancien président américain. « Le président brésilien Jair Bolsonaro, le Trump des Tropiques comme il est surnommé, a fait du super boulot pour le merveilleux peuple du Brésil », a salué Donald Trump sur son réseau, Truth Social. Le chef de l’État brésilien est un grand admirateur de Donald Trump, connu comme lui pour son usage intensif des réseaux sociaux, son style provocateur et de nombreux dérapages. « C’est un type formidable qui a mon soutien le plus complet », a assuré le milliardaire Républicain. Pourtant, l’ex-président américain devrait se concentrer sur sa propre trajectoire politique alors que les autorités américaines semblent bien décidées à l’empêcher par tous les moyens de prétendre à un nouveau mandat à la tête des États-Unis. Surtout alors que son ex-bras droit vient d’être condamné par la justice. En effet, l’ancien conseiller de Donald Trump, Steve Bannon, a été inculpé ce jeudi à New York pour fraude dans une affaire de détournement présumé de fonds pour la construction d’un mur entre les États-Unis et le Mexique, a annoncé le procureur de Manhattan Alvin Bragg. « C’est un crime de faire du profit en mentant à des donateurs et, à New York, on vous en tient responsable », a déclaré Alvin Bragg lors d’une conférence de presse en dévoilant les chefs d’inculpation, dont « blanchiment d’argent », contre Steve Bannon et une association « We Build the Wall » qui avait levé quelque 15 millions de dollars aux États-Unis pour financer la construction d’un mur à la frontière avec le Mexique. Le mur en question étant bien évidemment celui promis par Donald Trump lors de sa campagne présidentielle de 2016 et qui devait séparer les États-Unis du Mexique pour éviter les entrées clandestines sur le territoire américain. L’ex-conseiller de la Maison-Blanche avait déjà été arrêté en août 2020, accusé avec trois autres protagonistes d’avoir escroqué et détourné une partie des 25 millions de dollars de fonds de donateurs pour la construction du « mur ». Mais Steve Bannon n’a jamais été jugé par un tribunal car il a été gracié par le président milliardaire le 19 janvier 2021, un jour avant de quitter la Maison-Blanche. Dans un communiqué transmis aux médias, Bannon a dénoncé « des poursuites bidons contre lui 60 jours avant les élections » de mi-mandat du 8 novembre. Il a fustigé « une politisation partisane armée de la justice pénale ». Cette inculpation criminelle surviendra six semaines après que Bannon a été reconnu coupable par un tribunal fédéral à Washington d’entrave aux prérogatives d’enquête du Congrès. Il avait refusé de coopérer avec la commission parlementaire d’enquête sur l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021. Même après avoir été écarté de la Maison-Blanche en août 2017, Bannon était resté proche de Donald Trump et avait échangé avec lui la veille de l’attaque du 6 janvier 2021. Toutefois, ceux qui se félicitent de l’inculpation de l’ex-conseiller en espérant que cela mettra des bâtons dans les roues de l’ancien président Républicains ne semblent pas mesurer la popularité de Donald Trump auprès de ses partisans qui accueillent chaque nouvelle « attaque » contre leur camp comme une confirmation du bien-fondé de leur choix et comme une preuve que l’ex-locataire de la Maison-Blanche est sur le « droit chemin ». Reste à voir toutefois si les efforts des autorités pour invalider une très probable prochaine candidature à la présidentielle de 2024 du milliardaire porteront leurs fruits, ou si, incapables d’entraver une candidature de Trump ils ne réussissent qu’à faire de lui un martyr.

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