Fin février, au moment du déclenchement de la guerre en Ukraine, le ministre français de l’Économie avait entrepris une tournée médiatique pour annoncer la mise en place de mesures économiques punitives visant Moscou. Ses mesures, assura-t-il alors, devait mettre la Russie «sur les genoux». Plus de six mois plus tard, force est de constater que les seules victimes de ses mesures restrictives sont les Français eux-mêmes. Tout comme les autres nations européennes ayant décidé de participer indirectement à la guerre d’Ukraine en tentant maladroitement de frapper le Kremlin au porte-monnaie, la France se retrouve bien dépourvue alors que l’hiver approche. Et si de plus en plus de voix osent briser l’omerta et réclamer une fin des sanctions, ou du moins un changement de stratégie face à Moscou, d’autres s’obstinent à vouloir coûte que coûte à les maintenir. C’est le cas notamment de François Hollande qui a décliné ce jeudi, au micro de France Inter, ses convictions dans la résolution du conflit démarré le 24 février dernier par Vladimir Poutine. Pour éviter «le statu quo», et que «la guerre s’installe sur une sorte de conflit gelé», l’ancien président recommande de «continuer à fournir des armes aux Ukrainiens, de sanctionner économiquement la Russie, et enfin d’isoler politiquement Vladimir Poutine». L’ex-président dénonce, par ailleurs, une forme d’indulgence à l’égard du président russe de la part de la classe politique et d’Emmanuel Macron. Hollande a ainsi mis en garde sur le risque d’une certaine lassitude par rapport au conflit. «Certains se demandent est-ce que ça vaut la peine, pour quelques bouts de territoires, de se geler l’hiver ? Si on se laisse aller à cette inclinaison, les régimes autoritaires gagneront», a-t-il prévenu. Toutefois, la question de l’énergie est d’autant plus sensible en France que le pays était totalement indépendant grâce à son exploitation du nucléaire. Mais sous le mandat de français Hollande justement, plusieurs décisions visant à supprimer graduellement cette source d’énergie ont été prises. Il est ainsi accusé d’avoir «laminé», par certains membres de l’opposition, cette ressource précieuse. Pour rappel, sous son quinquennat, le président avait fixé l’objectif de réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 % en 2025. «Il était légitime d’arrêter des réacteurs conçus pour fonctionner 40 ans. (…) La part du nucléaire va de toute façon baisser au fur et à mesure avec le renouvelable et les centrales seront remplacées par des nouveaux réacteurs», s’est défendu Hollande qui semble décidé à décharger toute la responsabilité du saccage du parc nucléaire français sur son successeur. «Pendant le quinquennat qui a été le mien, la production d’électricité d’origine nucléaire n’a pas varié : 400 térawatts au début, 400 térawatts à la fin». Reste à voir si ces explications convaincront les Français et surtout pourquoi Hollande continue à s’afficher aussi souvent. Les rumeurs concernant son envie de retenter sa chance dans la course à l’Élysée sont en tout cas toujours aussi persistantes. Il n’est pas certain, toutefois, que les Français soient tentés de réélire à la tête de leur pays celui qui a battu tous les records d’impopularité et qui était si détesté de ses concitoyens qu’il a été incapable de se présenter à un second mandat.