Il y a urgence de sensibiliser le citoyen sur l’économie de l’énergie pour préserver les ressources aux générations futures et maintenir les recettes en devise de l’exportation des hydrocarbures, a plaidé, lundi, l’expert et l’enseignant à l’Ecole nationale polytechnique d’Alger (ENP), Chems-Eddine Chitour.
Intervenant au Forum d’«El Moudjahid», dans le cadre d’une conférence portant sur le thème «Politique énergétique de l’Algérie : perspectives et défis», M. Chitour a souligné la nécessité de maîtriser la consommation énergétique intérieure «en forte augmentation au détriment des exportations» et «l’adoption d’un modèle énergétique basé à hauteur de 50 % sur le renouvelable à l’horizon 2035». «On risque d’arriver vers 2030 à une consommation énergétique qui sera de 80 % de la production, et ce, malgré les découvertes réalisées. C’est un chantier qu’il ne faut pas différer et qui devrait être entamé maintenant», a-t-il plaidé, tout en mettant en exergue «la nécessité d’adopter un modèle énergétique flexible et constamment adaptable». Dans ce contexte, M. Chitour a appelé à la mise en place d’une politique d’«austérité rationnelle» en matière de consommation énergétique, ajoutant que cette «économie d’énergie devait être volontaire, basée sur la sensibilisation, pour faire adhérer le citoyen et l’impliquer dans la préservation des volumes actuels pour les générations futures et pour la création de richesses hors hydrocarbures». «Les prix du pétrole restent fluctuants et dépendent des marchés extérieurs et de la géopolitique, d’où l’importance de réduire la consommation interne des hydrocarbures pour pouvoir maitriser les volumes à l’exportation», a souligné l’ex-ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables. Tout en plaidant pour la maîtrise de la consommation énergétique, M. Chitour a proposé un modèle énergétique basé sur l’exploitation du renouvelable, notamment l’hydrogène vert, dans l’objectif de sortir, selon lui, «graduellement des énergies fossiles», en s’inscrivant dans la vision mondiale de transition énergétique et de neutralité carbone. «La transition énergétique, notamment avec l’exploitation de l’hydrogène vert, devra être lancée sans tarder», a-t-il affirmé, soulignant, à ce propos, «les potentialités considérables dont dispose le pays en matière
d’énergies solaire, éolienne et géothermique».
Salima K.