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jeudi 28 mars 2024

En raison d’une faible offre sur le marché: Les voitures d’occasion se vendront encore cher cette année

Malgré l’annonce de la relance de l’activité d’importation des véhicules neufs, des professionnels du secteur et des associations de consommateurs indiquent que «la hausse des prix des véhicules d’occasion constatée ces dernières années, en raison d’une faible offre sur le marché, risque de durer encore».
«La hausse des prix des véhicules d’occasion a connu son pic à partir du 2e semestre 2020», a constaté le président de l’Organisation algérienne de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement (Apoce), Mustapha Zebdi, soulignant que les prix ne vont se stabiliser ou régresser que s’il y a «des produits alternatifs». Le président de l’Apoce a estimé, en outre, que la baisse ou au moins la stabilisation des prix des véhicules d’occasion ne sera palpable que si l’offre sur les véhicules neufs est plus compétitive que celles des véhicules d’occasion, avec l’importation de véhicules à des coûts raisonnables, à la portée des bourses moyennes. Ce qui, selon lui, ne sera pas évident du fait des charges supplémentaires auxquelles seront soumises les importations de véhicules neufs, citant une taxe de 35 %, le retour de la TVA à 19 % ou encore la hausse des prix du transport maritime. Des charges qui vont se répercuter sur le prix final des véhicules neufs, a-t-il expliqué, ajoutant qu’il ne faut pas s’attendre à revoir les anciens prix du neuf êtres appliqués. Pour sa part, le fondateur du site Largus.dz, Mourad Saadi, l’un des doyens de la presse spécialisée dans l’automobile en Algérie, a évoqué le principe de l’offre et de la demande pour expliquer la hausse des prix des véhicules d’occasion. Ainsi, il a expliqué que l’offre n’est pas conséquente depuis pratiquement 2017, estimant que les quelque 400 000 véhicules produits entre 2014 et 2019 par les usines de montage implantées en Algérie et représentant huit marques (Renault, Dacia, Volkswagen, Audi, Seat, Skoda, Kia et Hyundai) étaient loin de répondre aux besoins du marché. Saadi a, par ailleurs, précisé que le volume de véhicules qui seront importés en utilisant les 2 milliards de dollars annoncés par le ministre de l’Industrie, soit entre 120 000 et 150 000 voitures touristiques, «ne suffiraient pas à répondre aux besoins d’un marché local d’un volume de 400 000 véhicules par an, en moyenne», expliquant que l’enveloppe allouée à l’importation des véhicules inclut, aussi, les autres segments, tels que les bus, les pick-up, le matériel agricole, les camions et autres motos. C’est ce qui l’a amené à déduire que l’importation des véhicules neufs n’engendrerait pas de baisse significative du prix des voitures d’occasion. Il conclut son intervention en se disant «convaincu que les véhicules importés ne seront pas disponibles avant 2022, au vu du processus d’importation qui prendra du temps». En outre, cette hausse des prix des véhicules d’occasion se traduit sur le marché par un gap pouvant atteindre les 12 % par rapport aux anciens prix showroom (prix du neuf). A titre d’exemple, un modèle très demandé d’une marque coréenne immatriculé en 2019 est au prix de 2 250 000 DA sur le marché d’occasion, alors qu’il était disponible chez les concessionnaires au prix de 2 130 000 DA, soit une hausse de plus de 5,5 %. Ce qui est qualifié d’«illogique» par une jeune fonctionnaire. Un chauffeur de taxi, habitué à changer régulièrement de voiture, a été surpris de constater que le prix d’un modèle emblématique d’une marque française immatriculé en 2019 soit proposé à 1 810 000 DA, alors qu’il était facturé, à sa sortie d’usine, à 1 619 000 DA. Ce que ce professionnel a justifié par une offre modeste sur le marché vu que personne ne veut céder son véhicule tant que la disponibilité des voitures neuves n’est pas assurée. Un jeune cadre, rencontré chez un revendeur, a dénoncé la «spéculation» pratiquée par certaines personnes spécialisées dans la revente des véhicules d’occasion qui «se sont approvisionnées» avant la rupture des stocks au niveau des showrooms des différentes marques pour imposer leur prix, maintenant que l’offre est très faible. Il a d’ailleurs étayé sa thèse en évoquant des véhicules immatriculés en 2020 affichant un kilométrage «insignifiant» et proposés par certains revendeurs, s’interrogeant sur leur origine vu que l’activité de montage automobile en Algérie a cessé en 2019.
Thinhinene Khouchi

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