Afin d’éviter d’amplifier la pandémie de coronavirus, le Comité scientifique en charge de la lutte contre le Covid-19 recommande de durcir les conditions d’entrée en Algérie pour les ressortissants algériens et les étrangers. «La réouverture des frontières, fermées depuis mars 2020, doit être conditionnée par des mesures sanitaires strictes», a estimé le Docteur Mohamed Bekkat Berkani, membre du Comité. Il a expliqué qu’il s’agit de l’obligation d’effectuer des tests PCR 36 heures à l’avance, suivis du test antigénique, en plus de l’obligation de confinement en cas de positivité des tests. «Le Comité scientifique a établi des règles sanitaires très précises d’accès à notre territoire afin d’éviter la propagation du coronavirus, notamment les tests PCR et antigéniques pour chaque voyageur à l’arrivée. En cas de positivité, un confinement concernant la personne est obligatoire», a expliqué le Dr Bekkat Berkani, ajoutant que «ce sont des règles qui sont internationales». Il a expliqué que ces mesures strictes sont observées un peu partout dans le monde où un dispositif de protection sanitaire sera adopté à tous les niveaux, avant et durant le voyage. «Comme ailleurs dans le monde, à bord des aéroports et avions seront mises en place des mesures favorisant parfois la distanciation physique et le port du masque», a-t-il indiqué, précisant que la vie normale doit reprendre progressivement, mais il faut garder toujours à l’esprit que le virus est là, parmi nous, et circule. L’invité a rappelé qu’historiquement l’Algérie a été l’un des premiers pays à faire venir ses ressortissants même de Chine, notamment de la ville de Younan, là où tout a commencé. «Au début de l’année dernière, on a rapatrié, gratuitement, des dizaines de milliers de nos ressortissants», a-t-il dit.
Malgré la fermeture des frontières qui dure depuis plus d’une année et la suspension des vols de rapatriement, l’Algérie a enregistré des cas de variants du coronavirus (britannique, nigérian et indien). Les premiers cas de contamination au variant indien ont été enregistrés dans la wilaya de Tipaza. D’autres cas ont été détectés dans le sud du pays et à Tizi Ouzou. Dr Bekkat a estimé que l’Algérie connaît actuellement une stabilisation de sa situation sanitaire, faisant observer, cependant, que la décision de commencer à rapatrier nos ressortissants mais aussi celle de permettre aux Algériens qui travaillent en dehors du pays de quitter le territoire, appartient aux autorités politiques et ce, en fonction des priorités à définir pour ouvrir de manière progressive nos frontières. Rappelant que la période d’alerte sanitaire demeure toujours en vigueur, il a relevé que les compagnies aériennes et maritimes ont la responsabilité de veiller à la sécurité sanitaire de tous les voyageurs dans les espaces de transit ou dans les aéronefs. A cet effet, il a affirmé que les mesures barrières doivent demeurer obligatoires, comme le port du masque, la mise à disposition des passagers du gel hydro-alcoolique ainsi que le respect de la distanciation physique, sans oublier l’aération des locaux.
Sur un autre registre et à la veille des élections législatives, dont la campagne débutera jeudi prochain, l’invité a appelé au respect du protocole sanitaire en observant les mesures barrières, notamment dans les lieux de rencontres et de meetings. Il a souligné avoir déjà établi un protocole sanitaire remis au président de l’Anie en prévision des législatives du 12 juin prochain. Il a fait savoir que ce protocole sanitaire a déjà été appliqué lors du référendum sur la Constitution, en novembre 2020, faisant observer toutefois que la «difficulté» pour les législatives concerne le nombre de personnes qui seront présentes dans les bureaux de vote, compte tenu du nombre de candidats en lice qui demandent à être observateurs. «Le respect des recommandations concernant ceux qui travaillent dans les bureaux de vote le jour de scrutin est primordial», a-t-il insisté.
Louisa Ait Ramdane