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vendredi 29 mars 2024

En France une présidentielle en apparence simple répétition de la précédente

Il n’est pas fréquent que deux fois de suite les électeurs d’un pays aient à choisir entre les mêmes favoris à une échéance capitale, comme l’est assurément l’élection présidentielle en France, à cinq années d’intervalle. En France même, où l’espérance de vie des présidentiables est pourtant relativement longue, cela n’est jamais arrivé. Or ce ne sont pas seulement les deux candidats arrivés en tête il y a un lustre qui s’affrontent de nouveau aujourd’hui, le troisième homme, en l’occurrence Jean-Luc Mélenchon, lui aussi se retrouve dans la course, avec les mêmes chances que ces deux rivaux de préserver sa position. Il ne serait même pas étonnant que leurs résultats respectifs à la fin du scrutin d’aujourd’hui soient eux aussi une sorte de répétition de ceux obtenus la fois précédente. Les sondages en tout cas ne s’inscrivent pas en faux contre cette projection. Tout se passe donc comme si la présidentielle d’aujourd’hui n’était pas une nouvelle compétition, mais la prolongation de celle d’avant, son troisième tour en quelque sorte, mais lequel, pas plus que ceux qui l’ont précédé, ne sera décisif. Il y aura besoin d’un quatrième pour voir la querelle se vider entre ces trois-là.

Car si Le Pen, à plus forte raison si elle améliore son score aujourd’hui, théoriquement peut se représenter dans cinq ans, il n’en est pas de même de Macron, si bien entendu il est réélu, l’hypothèse du reste la plus probable. De sorte que l’affiche d’aujourd’hui ne se renouvellera plus. Les mêmes trois favoris rentrant à nouveau en lice, crédités longtemps à l’avance des mêmes positions relatives et presque des mêmes scores respectifs, voilà qui semble exclure toute surprise pour la soirée d’aujourd’hui. Pourtant, il reste possible qu’il y ait permutation des places dans ce trio de tête, le cas échéant non pas tant en raison d’une évolution souterraine dans la masse des électeurs, comme telle non détectée par les enquêtes d’opinion, mais du fait d’une forte abstention, qui se trouve être plus pénalisante pour un candidat que pour ses rivaux. Justement, on s’attend à une forte abstention pour aujourd’hui, une majorité d’électeurs ayant eu le sentiment la veille encore que la campagne n’avait pas même commencé. Une campagne qui s’est déroulée sans que les premiers concernés en aient eu seulement conscience, voilà qui ne présage rien de bon. N’empêche, si l’élection d’aujourd’hui est effectivement une répétition à tous égards de celle d’il y a cinq ans, et donc également dans ses résultats, alors tout est bien qui finit bien. L’extrême droite une fois de plus aura été refoulée de la porte du pouvoir qu’elle semblait l’instant d’avant en mesure de franchir, non pas certes dès aujourd’hui, mais dans quinze jours, lors du deuxième tour. Voilà qui revient à dire que ce n’est pas au cours de la soirée d’aujourd’hui qu’on sera fixé sur le sort de la France, mais dans deux semaines. C’est en cela précisément que l’élection d’aujourd’hui diffère de celle dont elle nous a semblé jusque-là n’être qu’un remake. Celle de 2017 était en fait tranchée dès le premier tour. L’un des trois favoris qui passait celui-ci aux côtés de la candidate d’extrême droite était assuré d’être élu au deuxième tour contre elle, qu’il s’appelle Macron ou Mélenchon. Quel qu’il soit aujourd’hui, Macron ou Mélenchon, il faudra qu’il attende l’annonce des résultats du deuxième tour avant de crier victoire.

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